C’était en 1985 et mon (alors, tout récent) époux avait décidé de me faire découvrir un village de la Mer Egée qu’il aimait. C’était un village de pêcheurs appelé “Bodrum”.
Quelques gargotes sur pilotis, une place avec un restaurant de “kebab”, une ruelle animée par quelques petites boutiques, un petit port, quelques villas blanches à l’architecture typique, c’était tout.
Bodrum en 1985. Plus d’arbres que de bâtiments…
Peu de plages à l’époque mais une mer vierge à l’eau si cristalline qu’on s’y croyait au paradis…
Lorsque j’y retournai, neuf ans plus tard, ma déception fut immense : à perte de vue s’étendaient des lotissements, renommés “cités”, les rives sauvages avaient disparu, supplantées par des “beach” de béton. L’infrastructure n’ayant pas été conçue pour tant d’habitations, on percevait même, dans certains quartiers, des relents désagréables...
Aujourd’hui, Bodrum, bien qu’à 900 kilomètres du Bosphore, peut être considéré comme une sorte d’extension d’Istanbul. Les Ottomans avaient coutume d’aller estiver en dehors de la ville. Eh bien, cette habitude s’est perpétuée.
Qui, dans la bourgeoisie stambouliote, n’a pas son appartement ou sa maison à Bodrum ? Qui ne s’y rend pas l’été ? Au point que les anciens amoureux de cette côte de rêve ont commencé à la déserter pour fuir la marée humaine qui s’y déverse chaque été.
C’est à Bodrum que vous rencontrerez votre voisin de palier, vos collègues de travail, votre médecin, votre prof de gym, tout votre entourage d’Istanbul. C’est à Bodrum que naissent les modes, que les artistes viennent se faire photographier. Le village de pêcheurs s’est converti en ville où l’on peut habiter toute l’année.
Difficile d’échapper au diktat de Bodrum. D’autant plus si vous êtes parents d’adolescents ou de jeunes adultes. Ils ne viendront nulle part en vacances avec vous. Mais à Bodrum, oui, car ils sont sûrs d’y retrouver copains et copines.
Précisons quand même que Bodrum est constitué d’une enfilade de larges anses constituant ses différents quartiers.
Pour les amateurs de vie sociale, de farniente, de plages, de vie nocturne, il y fait bon vivre.
Le soir, vous pourrez vous prélasser sur des sofas au bord de l’eau en écoutant de la musique. ..
Le chanteur Aydın, accompagné par notre ami Mehmet, Temple Bar, Bitez
Alors, pour quand, votre pied à terre à Bodrum ?