Je me revois jadis, il y a très longtemps, élève en classe de Seconde, en train d’étudier un texte de Diderot que les auteurs du “Lagarde et Michard” avaient rebaptisé “La poétique des ruines”.
Dans cette page consacrée à l’analyse du tableau La Grande Galerie, de Hubert Robert, Diderot s’écrie :
“Les idées que les ruines éveillent en moi sont grandes. Tout s’anéantit, tout périt, tout passe. Il n’y a que le monde qui reste. Il n’y a que le temps qui dure ! ”
Tant d’années après, chaque fois que je regarde un bâtiment effondré, résonne dans ma mémoire la phrase de Diderot : “O les belles, les sublimes ruines !”
C’est peut-être pour cela que j’aime tant les ruines surréalistes qui se dressent parfois au détour inattendu d’une rue stambouliote.
Ces ruines sont les derniers vestiges d’un temps révolu.
Fragiles, elles vont bientôt disparaître, rasées par les pelleteuses de l’urbanisation, effaçant à jamais spectres et souvenirs d'antan...
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