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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 23:00

 

 

        Quelques messages envoyés sur mon site Internet me posent une question récurrente : Pourquoi, où,  quand et comment écrivez-vous ?

 

               Pourquoi ?

 Enfant, j’étais une dévoreuse de livres ; c’est l’amour de la lecture qui m’a conduite à l’écriture. Bien vite, j´eus épuisé toutes les ressources de la bibliothèque familiale. Je peux dire sans exagération que je passais tout mon temps libre à lire.

 A dix ans, je n´avais qu´une ambition, écrire un roman. J’ai réalisé mon rêve pendant les vacances de Pâques. Je crois que c´est en écrivant mon nom sur la page de garde de ce petit ouvrage que je me suis mariée à l’écriture. A partir de cette époque, je n´ai plus jamais cessé d´écrire. Quand je m´ennuyais en classe, j´écrivais. Je noircissais de poèmes les pages de mes classeurs. Au lycée, mes camarades de classe m’avaient surnommée « Mademoiselle George Sand ».

Depuis, je n’ai jamais cessé de m’adonner à ma passion. C’est mon ivresse quasi quotidienne. «  L’écriture c’est l’inconnu de soi, dit Duras dans Ecrire. C’est une sorte de faculté qu’on a à côté de sa personne, parallèlement à elle-même, d’une autre personne qui apparaît et qui avance, invisible…»

Comment devient-on écrivain ? A cause d’une envie, une motivation assez dévorante pour accepter de sacrifier tout un pan de sa vie à des heures solitaires devant une page blanche. Ecrire, c’est quand rien ne rend plus heureux que rester attelé à une table de travail. C’est de la persévérance transformée en manie.

 

153_001.jpgCarte de 1907

 

 

Où ?

Je préfère écrire dans les lieux clos que dans la nature. Le premier est mon petit bureau. C’est une pièce minuscule, l’ancienne chambre de domestique d’un appartement des années soixante. Les murs en sont tapissés d’étagères où se trouvent  mes livres et mes dossiers. C’est mon domaine personnel. Je travaille devant un grand bureau ancien sur lequel se trouve mon ordinateur. Mais j’adore aussi écrire dans les cafés, comme je l’explique dans  Mes Istamboulines. Je m’assois à une table, pose ma feuille et attends. C´est un rite. Qu´y attends-tu ? me dira-t-on. J´y attends l´inspiration. Celle qui me viendra en observant les gens assis autour de moi.

           Car le romancier est une éponge. Il s´imbibe de tous les petits faits qui paraissent anodins aux autres et se gonfle jusqu´à ce qu´il ne lui reste plus qu´un seul moyen de s´en libérer, les coucher sur le papier. Un fait divers, une conversation, une vision entrevue, une plume d´oiseau volant dans les airs, un simple mot glané dans une conversation, un bruit entendu en écho dans un bar, une scène de rue, tout est prétexte pour l´écrivain à élaborer un univers.

          Ecrire dans un café constitue un plaisir extrême. Vous captez les échos des conversations sans y participer, vous vous isolez au milieu d´inconnus qui ne soupçonnent pas l´activité à laquelle vous êtes en train de vous livrer, vous braconnez un moment de leur vie mais sans leur porter un quelconque préjudice.

  

 

593_001.jpg

Carte de 1910

 

 

        Quand  ?

        J’aime écrire le soir et particulièrement la nuit, quand tout le monde dort. Là, je travaille pendant plusieurs heures d’affilée. Je passe aussi toutes mes vacances à écrire, généralement jusqu’à quatre heures du matin.

        En dehors de ces périodes privilégiées, comme je travaille dans un lycée, il ne m’est pas possible de consacrer de longues heures à l’écriture. Alors, j’écris par fragments à n’importe quel moment de la journée. Il est rare que je passe une journée sans noircir du papier car une partie de mon esprit écrit sans cesse, où que je sois, quoi que je fasse. J’écris dans le bus, dans le taxi, dans ma cuisine quand je prépare le repas, dans le lycée lorsque j’ai une heure de pause et même parfois lorsque je suis en compagnie, en notant de petits bouts de phrases sur mon carnet. Récemment, alors que je faisais un cours de littérature et que je notais rapidement une phrase, un de mes élèves m’a demandé : « Madame, vous êtes en train d’écrire, n’est-ce pas ? » C’était vrai. Cette «  double vie » me passionne.

 

        Comment ?

       Pendant des années, j’ai écrit à la main. Puis, peu à peu, je me suis mise à utiliser l’ordinateur qui est un instrument magique pour effectuer des modifications sur un texte. Cependant, j’écris encore à la main lorsque je ne suis pas dans mon bureau et j’éprouve toujours le même immense plaisir à utiliser mon stylo à plume et son encre violette.

 

  764_001.jpg

 

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commentaires

C
<br /> <br /> Bonjour,<br /> <br /> <br /> je suis tombé amoureux de ce pays grace à des amis Turcs et j'apprends beaucoup de choses<br /> <br /> <br /> Merci, merci et bravo pour votre écriture<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> celui-ci est " pas mal " non plus .<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> superbe François les bas bleu..<br /> <br /> <br /> Devant les tribunaux on trouve encore des arzuhalcı quelques fois , mais ce n'est plus comme avant...t'en souviens-tu ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Nos "habitudes" d'écriture sont les mêmes je vois, je noiricis aussi sans cesse mon petit carnet, dans un café, dans le dolmuş, sur un banc public, n'importe où. Que ferions-nous sans l'écriture,<br /> je me le demande ?<br /> <br /> <br /> Seule différence notable, j'écris beaucoup le matin de bonne heure, quand tout le monde dort encore... Gece kuşu değilim...<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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  • La Trilogie d'Istanbul : Fenêtres d’Istanbul, Grimoire d’Istanbul, Secrets d’Istanbul. La Sultane Mahpéri, Mes Istamboulines, Janus Istanbul (avec Erol Köseoglu), Sultane Gurdju Soleil du Lion.
Contributions : Un roman turc de Claude Farrère, Le Jardin fermé, Un Drame à Constantinople...
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Livres de Gisèle Durero-Köseoglu

2003 : La Trilogie d’Istanbul I,  Fenêtres d’Istanbul.

2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.

2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.

2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.

2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.

2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.

2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère,  L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.

2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.

 

 

 

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