Une polémique agite la Turquie depuis hier : savoir si les chansons populaires traditionnelles, les fameuses « Türkü », issues de la littérature orale, ne sont pas trop osées pour passer sur les radios !
Caricature parue ce matin dans l'article de Rahşan Gülşan ( Habertürk)
Certaines de ces chansons ont plusieurs siècles ; elles ont été chantées par des générations successives de Turcs, les enfants les apprennent à l’école.
Seulement, voilà : les mots d’amour dérangent certains ! Les pauvres...
Ce fleuron de la culture turque serait-il menacé ?
Pire, les adversaires des « Türkü » se prétendent « féministes » et se disent dérangés par l’image dégradante des femmes émanant de ces poésies ! Par exemple par un texte évoquant ses seins chaleureux. Ce sont les mêmes qui, comme par hasard, voudraient renvoyer les femmes à la maison pour les « protéger » contre les dangers de la société !
Morale de l’histoire :
Ceux qui écoutent la plus célèbre chanson populaire turque, « Les chemins d’Evreşe » ( Evreşe yolları dar…) vont-ils donc avoir les oreilles écorchées par ces paroles constituant un appel à la luxure ?
« J’ai fait faire un four et je l’ai rempli de pain
Viens et mangeons ensemble mes brioches »…
(Dar bir fırın yaptırdım doldurdum
ekmekleri
Gel beraber yiyelim yaptırdım börekleri)
Quant à la fameuse chanson « Sous les étoiles », « (Yıldızların altında), qui affirme : « Que c’est bon de s’aimer sous les étoiles »
(yıldızların altında sevişmek ne hoş), risque-t-elle de vous conduire tout droit à la Géhenne ?
Ce matin, dans le journal Habertürk, une célèbre musicienne, Sabahat Akkıraz, s’est moquée de la polémique en rappelant que les paroles « Frotte tes seins sur ma tombe » (Sür memelerin mezarım üstünde) signifiaient que l’amoureux demande à sa bien-aimée de se coucher sur sa tombe pour le pleurer après sa mort … et non ce que certains petits vilains auraient imaginé !
On se souvient que c’est sur la terre d’Istanbul qu’on a abondamment discuté du sexe des anges. Maintenant, on a trouvé un nouveau passe-temps de première nécessité : débusquer la p****graphie dans les chansons traditionnelles et les comptines pour enfants !