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4 octobre 2019 5 04 /10 /octobre /2019 20:15

Oral Bac de français 2020 : l'explication linéaire

 

Pour rappel, le nouvel oral de français comporte deux parties :

 

Première partie de 12 minutes, 12 points

L’examinateur choisit dans le descriptif un texte d’une vingtaine de lignes que l’élève est chargé d’analyser.

-L’élève procède à la lecture à haute voix du passage choisi par l’examinateur = 2 points.

-Puis il effectue l’explication linéaire du passage = 8 points.

-Enfin, il répond à une question de grammaire sur le texte que lui aura donnée l’examinateur = 2 points

 

Deuxième partie de 8 minutes, 8 points

Il s’agit d’un entretien, d’un dialogue avec l’examinateur.

-Tout d’abord, l’élève choisit une des œuvres étudiées en classe et la présente à l’examinateur en justifiant son choix.

-Puis, l’examinateur lui pose des questions et dialogue avec lui pour évaluer sa maîtrise de l’expression orale et sa connaissance de l’œuvre.

Baudelaire, peinture de Federica Masini

 

La nouvelle définition des épreuves se caractérise donc par le grand retour de l’explication  linéaire !

 

Après une quarantaine d’années où on l’avait vilipendée au profit de la lecture méthodique puis analytique, la voilà de retour !

 

Mais il ne s’agit pas de revenir en arrière, ce n’est pas la lecture linéaire de grand-papa, elle demande de la méthode !

 

 

 

Qu’est-ce qu’une lecture ou explication linéaire ?

 

C’est une explication qui suit la progression du texte (on disait autrefois qu’il s’agissait d’une explication « ligne à ligne », d’où son nom…) ; en réalité, on devrait plutôt dire paragraphe par paragraphe, ou strophe par strophe, ou partie du texte par partie du texte.  

 

Il s’agit donc d’étudier le texte en suivant l’ordre chronologique de ses « mouvements », c’est-à-dire de son plan, entre deux et quatre parties.

 

La méthode de l'explication linéaire

Baudelaire illustré par Carlo farneti

Baudelaire illustré par Carlo farneti

1 Votre introduction 

 

Présentation générale de l’œuvre avec, si c’est important, les causes ou les circonstances de son écriture par l’auteur ; genre du texte et son sujet, situation du texte dans l’œuvre ou le parcours.

 

2 Lecture expressive du texte à haute voix (notée sur deux points)

 

3 Une rapide présentation des  mouvements du texte ce qui vous conduira à définir l’enjeu de l’explication (la problématique)

 

A la fin de la lecture, présentez rapidement les deux ou trois mouvements (parfois quatre, mais plus rarement)  que vous avez identifiés ;  vous pouvez leur donner à chacun un titre (comme des « axes de lecture ») ; puis, vous définirez l’enjeu de l’explication (la problématique, appelée aussi « piste de lecture »).

 

 

4. Développer l’explication en suivant les mouvements du texte que vous avez définis

 

Vous étudiez l’un après l’autre, en suivant l’ordre chronologique du texte, les deux ou trois mouvements (ou parties) que vous avez identifiés.

 

Attention, ne séparez jamais l’étude de ce qui est dit (le fond) de la façon de le dire (la forme). Le danger principal est de tomber dans la paraphrase, c’est-à-dire de « raconter le texte », ou en caricaturant, de redire en moins bien ce que l’auteur, lui, a bien dit ! Vous devez donc demeurer très attentif aux procédés littéraires employés.

 

5 Conclure en effectuant la synthèse sur l’enjeu de l’explication.

 

N’oubliez pas, pour enrichir votre explication, de proposer à la fin la fameuse « ouverture », qui peut consister en une mise en parallèle avec un autre texte de l’œuvre intégrale ou du parcours, une planche d’histoire de l’art ou tout simplement un élément emprunté à votre culture personnelle…

 

 

 

Cet article n’est pas définitif, il pourra comporter des ajustements en fonction des remarques des professeurs et des élèves…

 

Bon courage !

 

Suivez mon blog ; dans mon prochain article, je vous donnerai un exemple rédigé d’explication linéaire…

 

 

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 10:05

Ce texte s’adresse aux élèves de Première générale qui, à ce stade de l’année, se posent encore des questions sur ce qui les attend et aussi aux parents saisis par le doute !

 

 

Le nouveau Bac de français : ce qui a changé.

-Il comporte, comme par le passé, une épreuve écrite et une épreuve orale mais la nature des épreuves est modifiée (abandon de la question sur corpus et de l'écriture d'invention à l'écrit et refonte de l'oral).

-Les œuvres à étudier sont imposées par un programme national. Le Bac de français comporte comme avant quatre objets d’étude mais impose un choix d’œuvres (qui sera renouvelé par moitié chaque année) à l’intérieur de chaque objet d’étude.

-Attention, les coefficients du Bac de français ont changé : coefficient 10 au total, 5 pour l’écrit, 5 pour l’oral, soit le même coefficient que le Grand Oral de Terminale !

-La lecture linéaire, abandonnée depuis les années 80, fait son grand retour à l’oral.

-L’oral comporte une question de grammaire sur deux points, ce qui est nouveau.

 

Le programme : quels sont les objets d’étude ?

Les objets d’étude ont peu changé, même si la dénomination est différente ; on retrouve les 4 grands genres littéraires, avec la poésie, l’argumentation, le roman et le théâtre. Pour chaque objet d’étude, le professeur choisit dans le programme national une œuvre à étudier ; l’élève a donc 4 œuvres intégrales à lire et à analyser.

Programme de la classe de Première de la voie générale

Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

- Victor Hugo, Les Contemplations, livres I à IV / parcours : Les Mémoires d'une âme.

- Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal / parcours : Alchimie poétique : la boue et l'or.

- Guillaume Apollinaire, Alcools / parcours : Modernité poétique ?

 

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020

Objet d'étude : La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle 

- Montaigne,  Essais, « Des Cannibales », I, 31 ; « Des Coches », III, 6 [translation en français moderne autorisée] / parcours : Notre monde vient d'en trouver un autre.

- Jean de La Fontaine, Fables (livres VII à XI) / parcours : Imagination et pensée au XVIIe siècle.

- Montesquieu, Lettres persanes / parcours : Le regard éloigné.

 

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020

Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

- Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves / parcours : individu, morale et société.

- Stendhal, Le Rouge et Noir / parcours : Le personnage de roman, esthétiques et valeurs.

- Marguerite Yourcenar : Mémoires d'Hadrien / parcours : Soi-même comme un autre. 

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020

Objet d'étude : Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle

- Jean Racine, Phèdre / parcours : Passion et tragédie.

- Beaumarchais, Le Mariage de Figaro / parcours : La comédie du valet.

- Samuel Beckett, Oh ! Les Beaux jours / parcours : Un théâtre de la condition humaine.

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020

Mais aussi d’autres textes

 

Tableau de Matisse

A chaque œuvre intégrale choisie est associé un parcours d’étude (une problématique) comportant des textes d’autres auteurs au choix du professeur. Il peut y avoir aussi des lectures complémentaires (cursives) et des études de planches d’histoire de l’art non obligatoires.

Les instructions officielles conseillent de faire étudier pour chaque objet d’étude 3 textes tirés de l’œuvre choisie et 3 textes illustrant le parcours associé. Le Descriptif des activités fourni par le professeur en fin d’année comportera donc au minimum 24 textes et illustrations...

 

Emile Zola par Manet en 1868

Emile Zola par Manet en 1868

Les épreuves

L’écrit

Il ne comporte plus que deux travaux d'écriture au choix ; durée = 4 heures, coefficient 5

 

-Un commentaire portant sur un texte littéraire en lien avec un des objets d’étude mais qui n’est pas extrait des œuvres du programme officiel (pour éviter un texte déjà étudié en classe).

 

-Une dissertation sur une question littéraire portant sur l’une des œuvres du programme et son parcours associé.

Baudelaire par Courbet en 1847

Baudelaire par Courbet en 1847

L’oral

 

Préparation = 30 minutes, oral = 20 minutes, coefficient 5

 

Comme par le passé, l’élève se rend à l’oral avec le Descriptif des activités fourni par le professeur. Comme je l’ai indiqué plus haut, ce descriptif comporte un minimum de 24 textes et illustrations.

 

L’oral comprend deux parties, différentes de celles de l'ancien Bac ; on note l’abandon de la lecture analytique, le retour à la lecture linéaire et l’apparition d’une question de grammaire.

 

Première partie de 12 minutes, 12 points

L’examinateur choisit dans le descriptif un texte d’une vingtaine de lignes que l’élève est chargé d’analyser.

-L’élève procède à la lecture à haute voix du passage choisi par l’examinateur = 2 points.

-Puis il effectue l’explication linéaire du passage = 8 points.

-Enfin, il répond à une question de grammaire sur le texte que lui aura donné l’examinateur = 2 points

 

Deuxième partie de 8 minutes, 8 points

Il s’agit d’un entretien, d’un dialogue avec l’examinateur.

-Tout d’abord, l’élève choisit une des œuvres étudiées en classe et la présente à l’examinateur en justifiant son choix.

-Puis, l’examinateur lui pose des questions et dialogue avec lui pour évaluer sa maîtrise de l’expression orale et sa connaissance de l’œuvre.

 

Tableau de Cézanne

 

Le nouveau Bac de français sera-t-il plus difficile ?  

Pas vraiment, car les objets d’étude sont « classiques », le nombre des textes étudiés sera à peu près le même et il n’y a plus que deux épreuves au choix à l’écrit au lieu de trois.

Mais il faut préciser que le programme impose des œuvres d’un haut niveau de lecture (impossibilité désormais pour le professeur de moduler la difficulté en glissant dans son programme un ou deux livres de lecture plus facile)…

 

La nouvelle difficulté s’incarne aussi dans la question de grammaire sur 2 points ; de nombreux élèves vont devoir réviser sérieusement les notions qu’ils avaient négligées au Collège ou en Seconde !

 

Et il ne faudra pas tomber dans la paraphrase en effectuant la lecture linéaire. Dans un prochain article, je vous livrerai les secrets de cette dernière… 

Bon courage !

 

Tableau de Fantin-Latour en 1877

Tableau de Fantin-Latour en 1877

Suivez mon blog : dans les jours suivants, je publierai des mises au point sur chacune des épreuves…

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020
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11 mars 2019 1 11 /03 /mars /2019 12:39

Mardi 26 mars 2019, à 19h15, Hakan Günday est, avec le célèbre romancier français Philippe Claudel, l'invité de l'Institut français d'Istanbul sur le thème : "Du livre au film: comment adapter et valoriser une oeuvre littéraire ?"

Une rencontre que les amateurs de littérature ne doivent pas manquer...

Philippe Claudel et Hakan Günday à l'Institut français d'Istanbul le 26.03.2019

En France, tout le monde connaît Philippe Claudel, auteur collectionnant les prix littéraires et auteur du fameux roman Les Ames grises..

Philippe Claudel et Hakan Günday à l'Institut français d'Istanbul le 26.03.2019

En ce qui concerne Hakan Günday, les lecteurs et lectrices de mon blog littéraire Littérature au Firmament, Littérature-Edebiyat, connaissent mes articles sur cet auteur que je considère comme un des plus doués de la nouvelle génération de romanciers turcs.
 

Philippe Claudel et Hakan Günday à l'Institut français d'Istanbul le 26.03.2019

Pour ceux et celles qui n'auraient pas le temps d'aller sur mon blog Littérature au Firmament, voilà la copie de l'article consacré au roman Encore de Hakan Günday  en 2016 : vous pouvez aussi cliquer sur le lien suivant pour accéder à l'original :

Roman ENCORE ou la chute en Hadès

 Mon roman coup de cœur des derniers jours est celui d’Hakan Gurday intitulé « Encore », édité par Galaade en 2015, traduit en français par Jean Descat, et lauréat du Prix Médicis Etranger 2015.

Hakan Gunday avait déjà remporté le Prix du Meilleur Roman de l’année en Turquie en 2011 avec  D’un extrême l’autre,  puis le Prix France-Turquie en 2014 pour Ziyan.

« Encore » est effroyable histoire de passeurs de clandestins, publiée en turc en 2011 aux Editions Dogan sous le titre « Daha », soit avant l’immense flot migratoire des récentes années.

Œuvre prémonitoire, pourrait-on dire.

Philippe Claudel et Hakan Günday à l'Institut français d'Istanbul le 26.03.2019

La phrase d’incipit est un coup de fouet : « Si mon père n’avait pas été un assassin, je ne serais pas né…».

D’emblée, on sait qu’on ne fera pas dans la dentelle.

Le narrateur est, au début, un enfant de neuf ans à qui son père enseigne une morale terrible : chacun sa peau. Et à qui il apprend que, pour sauver la sienne, mieux vaut arracher vite la bouée de sauvetage des mains d’un vieillard et le regarder sombrer plutôt que de s’exposer à couler soi-même.

Philippe Claudel et Hakan Günday à l'Institut français d'Istanbul le 26.03.2019

Les quatre chapitres, qui portent chacun le nom d’une technique picturale, mettent donc en scène Gaza, enfant abandonné par sa mère (du moins, d’après ce que lui raconte son père car…), lui-même violenté par des clandestins ; maltraité par son père, un passeur de migrants qui enferme ces pauvres hères dans une citerne dissimulée dans son jardin- jusqu’à deux cents- et les y fait attendre parfois jusqu’à trois semaines, sans commodités autres que des seaux, rationnant la nourriture et l’eau alors qu’ils ont payé huit mille dollars pour leur passage, avant de les entasser dans un camion avec lequel ils gagneront la côte pour tenter de passer en Grèce.

Au fil de toutes ces atrocités, Gaza se pique au jeu de la cruauté et découvre le plaisir d’exercer sur les réfugiés la tyrannie dont il subit lui-même les affres ; bref, Gaza devient un tortionnaire, qui fait payer l’eau à ses victimes criant « encore » car elles ont trop soif…  Et, grâce à une caméra lui permettant d’espionner les malheureux enfermés dans la citerne, se livre à des études sur la dynamique du groupe et la prise de pouvoir, qu’il consigne soigneusement dans des dossiers de son ordinateur. Ce qui n’est pas sans rappeler les méthodes employés par certains Nazis…

 

Image de publicité du film tiré du roman

Image de publicité du film tiré du roman

Les âmes sensibles pourront me demander les raisons pour lesquelles j’ai aimé ce roman ( en particulier les deux premiers chapitres, soit 212 pages-choc, le deuxième frôle les sommets de ce que j’appellerai un « surréalisme barbare » en transformant le héros en « pharaon enfermé vivant dans sa tombe » ; j’avoue avoir été moins fascinée par les deux derniers chapitres... )

Si je l’ai apprécié, c’est surtout parce qu’il est d’une actualité terrible ; on savait déjà que les passeurs étaient des monstres ; n’a-t-on pas entendu, depuis deux ans, de multiples histoires de migrants étouffés dans des camions, noyés à cause d’embarcations qui ne flottent pas ou de gilets de sauvetage ne contenant que du coton ?

Ce roman nous dit bien que les passeurs ne sont pas seulement des trafiquants mais surtout des assassins, commettant en connaissance de cause, et presque impunément, des crimes contre l’humanité.

Un roman qui nous rappelle aussi que tous les enfants n’ont pas la chance de naître dans une famille dont ils seront les rois choyés ; certains sont des enfants de criminels.

Un roman, enfin, écrit à l’acide, dont le narrateur-personnage est, au sens propre et au sens figuré, « coincé au fond d’un charnier, sous ces ruines humaines, dans une cellule aux parois de chair et de pierre »…

Le sujet des migrants n’a pas fini de nous faire dresser les cheveux sur la tête. Voilà les articles de mon blog Gisèle Ecrivaine d’Istanbul qui y sont consacrés :

« Necromare », la Méditerranée-tombeau, notre honte à tous ! 3.09.2015

La Méditerranée-tombeau 2 : Et pourtant, ne le savait-on pas déjà ? 4.09.2015

La Méditerranée-tombeau 3 : Une larme de plus pour le journal du désespoir… 20.01.2016

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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 14:25

Une intellectuelle d’avant-garde

 Halide Edip Adivar (1884.1964) est une célèbre romancière turque, auteur d’une vingtaine de livres et connue pour les idées féministes dont ses œuvres sont l’illustration. Eduquée au Collège américain d’Uskudar, à Istanbul, férue de littérature turque et étrangère, elle est l’une des premières femmes turques à avoir obtenu le Baccalauréat. Elle traduit d’ailleurs en 1897 le roman de Jacob Abbott, La Mère, ce qui lui vaut d’être décorée par le sultan Abdülhamid. Elle épouse ensuite son ancien professeur de mathématiques, Salih Zeki Bey, dont elle aura deux fils.

Halide Edip Adivar, romancière, féministe et héroïne de la Guerre d’indépendance turque

Très vite connue pour ses articles dans journaux et revues, en particulier dans la revue Tanin de Tevfik Fikret, elle suscite souvent le scandale par le modernisme de ses idées, et elle publie en 1910 son premier roman, Seviye Talip, racontant l’histoire d’une femme ayant le courage de quitter son époux. Elle est la première femme inscrite dans les « Foyers turcs » nationalistes et fonde une organisation féministe.

Halide Edip Adivar, romancière, féministe et héroïne de la Guerre d’indépendance turque

Aux côtés de Mustafa Kemal

Pendant la première Guerre mondiale, inspectrice dans les écoles de jeunes filles, elle est ensuite chargée d’ouvrir des écoles en Syrie pour les jeunes Arméniennes orphelines ( Son rôle à cette époque est assez controversé, mes compétences sur le sujet sont trop limitées pour émettre une opinion…) Après son retour à Istanbul, professeur de littérature, remariée en 1917 avec Adnan Adivar, un professeur en médecine, Halide va se lancer dans la politique lors de l’occupation de Constantinople par les Français, Anglais et Italiens et jouer un grand rôle dans la guerre d’Indépendance turque.

 

Elle attire l’attention sur elle en étant une des premières femmes à prendre la parole dans des  meetings exhortant les Turcs à reconquérir leur souveraineté, ce qui lui vaudra, avec Mustafa Kemal, d’être condamnée à mort par contumace par la justice du sultan. Obligée de s’enfuir avec son époux, elle rejoint l’armée clandestine de Mustafa Kemal en Anatolie et y occupe un poste avec le grade de « sergent ».

Célèbre meeting de Sultanahmet

Halide Edip Adivar, romancière, féministe et héroïne de la Guerre d’indépendance turque

La période de la Guerre d’Indépendance lui inspirera d’ailleurs deux grands romans, La chemise de feu, en 1922 et Douleur au cœur en 1924.

Les dissensions avec Atatürk

Mais après la fondation de la république turque, Halide Edip se brouille avec Mustafa Kemal, qu’elle accuse d’autoritarisme après qu’il ait fait fermer le « Parti républicain », fondé par Adnan Adivar. Elle choisit alors de s’exiler avec son époux en Angleterre, puis en France, où elle passera dix ans.

Halide Edip Adivar, romancière, féministe et héroïne de la Guerre d’indépendance turque

De retour en Turquie en 1939, elle occupe la chaire de littérature anglaise de l’Université d’Istanbul et  passera  le reste de sa vie à écrire des romans ou publier dans les journaux, donnant aussi des conférences en Indes et aux Etats-Unis ; elle sera également députée à l’Assemblée nationale durant quatre ans.

Halide Edip Adivar, romancière, féministe et héroïne de la Guerre d’indépendance turque

Ses romans les plus célèbres sont : Rue de l’épicerie aux mouches, publié en 1935 aux Etats-Unis et l’année suivante en turc sous le titre de Sinekli Bakkal, dans lequel elle raconte l’histoire de Rabia, la fille d’un forain animateur de spectacles populaires,  qui s’oppose au traditionalisme de son grand-père ; et La maison aux glycines, où elle évoque son enfance. La condition des femmes et le contexte historique occupent une grande place dans les romans d’Halide Edip Adivar.

Halide Edip Adivar, romancière, féministe et héroïne de la Guerre d’indépendance turque

Cette femme hors du commun peut être considérée comme l’écrivaine turque la plus célèbre de la première moitié du XXe siècle.

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18 septembre 2018 2 18 /09 /septembre /2018 14:47

Ce n’est pas étonnant que la ville soit si jolie puisque c’est dans cette région que vécut le mythique roi phrygien Midas, qui changeait en or tout ce qu’il touchait. Dès l’arrivée, vous serez séduit par l’extraordinaire verdure qui orne toute la ville, avec des massifs d’arbres et des jardins fleuris s’épanouissant jusqu’à la périphérie.

Eskisehir, la Baden-Baden turque
Eskisehir, la Baden-Baden turque

La ville d’Eskisehir a été construite sur un site unique, autour de la rivière Porsuk, si bien elle s’orne de canaux sur lesquels évoluent bateaux et gondoles. Les branches qui se penchent sur l’eau, les rives bordées de cafés, les ponts ouvragés et ornés de lampadaires rappellent un peu l’atmosphère de Baden-Baden mais en plus contemporaine.

Eskisehir, la Baden-Baden turque

D’ambiance jeune et très moderne, Eskisehir est une ville où visiblement, il fait bon vivre, où les familles se promènent à pied ou à bicyclette les soirs d’été sous les ombrages, où des groupes d’étudiants (car la ville comporte deux universités) font leurs devoirs, attablés aux cafés sur l’eau.

Eskisehir, la Baden-Baden turque
Eskisehir, la Baden-Baden turque

Le plus extraordinaire dans cette cité qui abrite aussi la tombe du grand poète turc Yunus Emre, est la présence d’une multitude de statues.

Eskisehir, la Baden-Baden turque

Notons que le maire de la ville, Yılmaz Büyükerşen, professeur et recteur d’université, visiblement passionné d’arts plastiques, y a créé, en 2013, le premier Musée de cire de la Turquie. La ville a adopté une politique culturelle qui la range dans cités-phares du pays, avec de nombreux musées, comme le Musée des œuvres en bois, le Musée de l’Ecume de Mer, le parc à thème de Sazova, le Parc de la Ville, avec une plage artificielle.

Eskisehir, la Baden-Baden turque

Quant aux anciennes maisons d’Odunpazari, datant de l’époque ottomane, elles ont toutes été restaurées, ce qui permet au visiteur d’effectuer une dépaysante promenade dans le passé.

Eskisehir, la Baden-Baden turqueEskisehir, la Baden-Baden turque

La gastronomie n’y est pas oubliée, car Eskisehir s’enrichit d’une riche gamme culinaire, avec ses célèbres boulettes Balaban (Balaban Koftesi), ses crêpes farcies (cigborek), sa viande en papillote (Yufkali buryan), ses galettes au pavot (hashasli gozleme) et son célèbre dessert, le halva au citron (Met helva).

Eskisehir, la Baden-Baden turque

A quatre heures de voiture d’Istanbul (300 kilomètres), Eskisehir constitue une destination idéale pour un week-end très agréable.   

Eskisehir, la Baden-Baden turque

Si vous aimez lire sur la Turquie, voilà mes livres :

 

La Trilogie d’Istanbul ( Fenêtres d’Istanbul, Grimoire d’Istanbul,  Secrets d’Istanbul) La Sultane Mahpéri, Sultane Gurdju Soleil du Lion, Mes Istamboulines, Janus Istanbul…

 

 

 

 

Eskisehir, la Baden-Baden turque

Et les rééditions que j’ai effectuées en collaboration avec mon fils Aksel Koseoglu, aux Editions GiTa d’Istanbul, d’anciens livres portant sur la ville d’Istanbul : Le Jardin fermé de Marc Hélys, L’Homme qui assassina, de Claude Farrère, Un Drame à Constantinople, de Leïla Hanoum, La Rive d’Asie, de Claude Anet.

 

Eskisehir, la Baden-Baden turqueEskisehir, la Baden-Baden turqueEskisehir, la Baden-Baden turque
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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 19:04

Aujourd’hui, 17 octobre 2017, fut un jour marqué d’une pierre blanche : car nous avons eu la chance de recevoir la visite, dans notre lycée, de la plus célèbre écrivaine turque, Ayse Kulin.

Par sa grâce naturelle, sa gentillesse, sa modestie et la passion avec laquelle elle parle de l’écriture, Ayse Kulin a captivé l’auditoire composé d’adolescents. Son charisme a charmé, au sens propre, l’assemblée.

Pour les lecteurs passionnés de littérature, voilà donc le compte-rendu de la causerie.

Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion

Quand a-t-elle commencé à écrire ?

Elle a écrit très tôt mais elle ne parvenait pas à se faire publier. C’est avec le roman Son nom, Aylin qu’elle est devenue soudain célèbre, remportant alors plusieurs prix littéraires.

Deux citations d’Ayse Kulin

«J’ai été «crée pour être écrivaine, c’est pour cela que j’écris »…

(Traduction de « Yazmak uzere tasarlandim onun için yaziyorum » »

« J’écris au fil de la vie qui passe »

(Traduction de « Hayat akarkin yaziyorum)

Comment et où écrit-elle ?

Elle écrit partout, à la maison, à l’extérieur, en voyage. Elle explique qu’elle a appris à écrire même au milieu du bruit, dans le bus, le métro, dans la cuisine, en préparant le repas. Dans les transports en commun, elle observe les autres. Elle ne se déplace jamais sans son ordinateur, mettant à profit le plus petit laps de temps pour écrire.

Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion

Quels conseils donnerait-elle à un écrivain en herbe ?

-Beaucoup lire

-Etre un bon observateur

-Tenir un journal pas seulement des faits mais surtout des sentiments ressentis à l’égard de ces faits

Combien de temps met-elle pour écrire un livre ?

Elle a l’avantage d’écrire très vite, elle met un an en moyenne pour composer un roman (elle n’a pas d’autres ressources que l’écriture). Mais le livre Sevdalinka, qui imposait de nombreuses recherches historiques, lui a demandé un temps de travail plus long. Elle explique qu’elle pleurait en lisant les documents qui lui ont servi à écrire le roman. D’ailleurs, elle considère son voyage en Bosnie-Herzégovine, où elle a recueilli des témoignages bouleversants sur les horreurs perpétrées pendant la guerre de l’ex-Yougoslavie, comme un des tournants de son existence, car elle a été déçue par l’absence de réaction des Européens face à la barbarie. Cet épisode de la causerie fut particulièrement émouvant, certains avaient les larmes aux yeux lorsque l’écrivaine évoqua  cette « blessure qui saigne encore »…

Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion

« Le livre est une leçon de vie »

Ayse Kulin raconte une anecdote intéressante : un jour qu’elle se trouvait à la fenêtre, chez sa mère, elle a vu un pauvre hère en train de fouiller les poubelles, elle s’est mise en colère car il salissait le trottoir et elle l’a morigéné. Puis, après une invitation sur un plateau de télévision avec l’écrivaine Nalan Turkeli,  elle s’est plongée dans la lecture du livre Etre une femme dans un bidonville (Varosta kadin olmak), a découvert les rudes conditions d’existence de ceux qui vivent en triant les ordures de la ville et a eu honte de sa colère contre le miséreux. « Ce livre a constitué un point de non-retour. Maintenant, c’est contre ce système qui force les gens à fouiller les poubelles que je m’indigne », précise-t-elle.

Les livres qu’elle est le plus heureuse d’avoir écrit ?

Ce sont les romans Türkan et Le Pont (Köprü)

Türkan est un roman consacré à la célèbre doctoresse Türkan Saylan. Spécialiste de dermatologie, elle s’est consacrée au traitement des lépreux, jusqu’à parvenir à éradiquer la maladie. Puis, elle a crée une fondation, « Kardelen », soit, « Le Perce-Neige », pour faire étudier les filles des milieux défavorisés…

L’absence de pont sur l’Euphrate, empêchant d’acheminer à temps les blessés ou les femmes sur le point d’accoucher, accablait les habitants d’une région déshéritée… Le Pont raconte comment ils sont parvenus, à l’aide du préfet, à construire sur le fleuve le pont qui leur sauva la vie…

Au sujet du roman Füreyya…

Ce livre raconte la chute de l’Empire ottoman et les débuts de la république à travers la destinée d’une femme, la grande céramiste turque Füreyya…

Au sujet de « Dernier train pour Istanbul » (Nefes Nefese)

C’est en constatant que des Israéliens venaient assister aux obsèques d’anciens diplomates turcs en poste en France durant la Seconde Guerre mondiale qu’Ayse Kulin a découvert l’action qu’ils avaient menée pour sauver des Juifs de la déportation.

(voir à ce sujet mon article « Dernier train pour Istanbul ou le suspense à bout de souffle » https://giselelitterature.blogspot.com.tr/2017/10/ayse-kulin-dernier-train-pour-istanbul.html

http://gisele.ecrivain.istanbul.over-blog.com/2017/10/ayse-kulin.dernier-train-pour-istanbul-ou-le-suspense-a-bout-de-souffle.html)

Un jour de pluie, alors qu’Ayse Kulin se rendait au Musée du Judaïsme d’Istanbul pour consulter les archives, il se mit à pleuvoir à seaux. C’est alors qu’elle fit connaissance avec une dame qui s’était réfugiée là pour échapper à l’averse ; or, il se trouve que cette dernière avait justement fait partie des passagers du dernier train pour Istanbul… Il y eut en réalité trois wagons qui en l’espace de deux mois, conduisirent à Istanbul 300 familles juives de France. Au passage, Ayse Kulin a rappelé aussi l’action de Monseigneur Roncalli (futur pape Jean XXIII), qui, en poste à Istanbul, fabriqua de faux certificats de baptême qu’il fit acheminer en France et en Allemagne par la valise diplomatique des consuls de Turquie…

« Le livre nous ouvre les portes d’un monde que nous ne connaissons pas. Dans chaque livre, il y a quelque chose qui va nous toucher. La lecture des romans développe notre faculté d’empathie.  Les livres nous rendent meilleurs car, sans nous en rendre compte, nous engrangeons des connaissances. Il faut lire en ouvrant son cœur… »

 

Le dernier roman d’Ayse Kulin s’intitule Kanadı Kırık Kuşlar, soit, Les Oiseaux aux ailes brisées…

 
Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion
Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion
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24 septembre 2017 7 24 /09 /septembre /2017 08:33

L’été indien commence à Istanbul et quoi de plus agréable, pour profiter de cette merveilleuse saison, que de partir en escapade  à environ  trois heures de voiture (168 kilomètres) d’Istanbul ? 

D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé

Le village de Cumalikizik, qui remonte au XIV siècle, protégé depuis 1980 par les Bâtiments historiques de Turquie,  figure depuis 2014 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco avec la cité de Bursa.

Photo du site : httpwww.kulturvarliklari.gov.tr

Photo du site : httpwww.kulturvarliklari.gov.tr

D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé

Les  maisons ottomanes qui en bordent les rues offrent un paysage inédit pour les amateurs d’ancien qui peut savourer l’illusion d’avoir été transporté dans le passé.

En effet, deux-cent soixante dix maisons ont conservé leur architecture d’origine, même si, en réalité, elles ne sont quand même pas toutes aussi coquettes que le montrent certaines photos touristiques; les unes ont été restaurées, d’autres sont encore « dans leur jus ».

 

D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé

Les façades à encorbellement, souvent teintes de couleurs vives, les fenêtres aux entourages de bois sombre, les poignées de portes authentiques, tout concourt à la magie du lieu.

D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé

De plus, les habitants du village ont trouvé un intéressant moyen de subsistance : ouvrir le patio de leurs maisons aux visiteurs pour leur servir  un somptueux « petit-déjeuner » à la turque, soit en réalité un brunch, garni de délicieux produits locaux faits maison : fromage d’Uludag, confitures de fraises, mûres ou figues vertes ; croquettes de pomme de terre ; omelette ; sauce piquante à étaler sur le pain grillé ; « gözleme », soit une sorte d’immense  crêpe roulée  au fromage…

D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé

Après avoir dégusté ce festin campagnard, ne manquez pas de flâner dans les ruelles pittoresques  et de profiter du marché vendant des produits artisanaux.

D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé

Seul défaut de ce beau village : victime de son succès, il attire en fin de semaine des foules de touristes. Mieux vaut donc s’y rendre en dehors des périodes de vacances officielles mais sachez cependant qu’en hiver, vous y marcherez  dans la neige, car il est situé au bas d’un des flancs de la montagne d’Uludag.

D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé

En ce qui me concerne, j’ai adoré ce lieu chargé d’histoire ( et je rêve d’aller y passer un week-end sous  la neige…

 

D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
D'Istanbul à Bursa : Escapade à Cumalikizik, village ottoman classé
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23 septembre 2017 6 23 /09 /septembre /2017 18:20

A Istanbul, les espaces « annexes à la voirie » font l’objet de créations paysagères. C’est ainsi que le visiteur, surpris, peut découvrir sur des kilomètres d’autoroute, des bordures ou des talus de remblais sur lesquels s’est exercée l’imagination des paysagistes.

 

Istanbul : le décor est au bord de la route

Des cohortes de jardiniers ou plutôt de jardinières, car j’ai pu remarquer que nombreuses sont les femmes exerçant ce travail, s’activent du matin au soir pour entretenir ces jardins inédits, dessinés sur la terre avec du calcaire, avant de commencer les plantations.

Une image valant mille mots, en voilà quelques exemples :

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Rayons de soleil...

Istanbul : le décor est au bord de la route

Jeux de couleurs pour une Tour de Léandre imaginaire...

Istanbul : le décor est au bord de la route
Istanbul : le décor est au bord de la route

La silhouette de la ville sur les murs...

Istanbul : le décor est au bord de la route
Istanbul : le décor est au bord de la route

Murs végétaux et décorés...

Istanbul : le décor est au bord de la route
Istanbul : le décor est au bord de la route

Jeux de courbes...

Istanbul : le décor est au bord de la route
Istanbul : le décor est au bord de la route
Istanbul : le décor est au bord de la route
Istanbul : le décor est au bord de la route

L’automobiliste prisonnier de la circulation stambouliote a enfin la solution pour se distraire : contempler les bords de la route !

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28 août 2017 1 28 /08 /août /2017 12:09

  Ancien article republié par des lecteurs... Pacha nous a quittés en janvier 2013...

DSC02001Photographie Aksel Koseoglu 

 

  Il pleuvait à verse ce jour d’août 1997, où, âgé seulement d'un mois et demi, j’étais tranquillement en train de téter ma mère. Soudain, un torrent d’eau furieuse envahit notre cachette et me fit partir à la dérive, m’arrachant définitivement à mon nid.

A demi noyé, j’échouai enfin sur le seuil d’un magasin où un homme sympathique me recueillit et me donna du lait à la petite cuillière. A vrai dire, il ne savait pas trop quoi faire de moi et demandait à chacun de ses clients s’ils ne voulaient pas m’adopter.

Sur ces entrefaites, ses neveux, deux garçonnets de six et neuf ans, vinrent par hasard lui rendre visite. Ce fut ainsi que je trouvai une famille. Et comme les enfants avaient appris à lire dans un manuel dont le héros se nommait “Pacha le chat”, ils me baptisèrent “Pacha”.

Il est vrai que ce prénom me convient parfaitement !

 

DSC00932

 

Photographie Aksel Koseoglu

 

Au fil des ans, mes petits maîtres avaient grandi et à force de les voir étudier, je m’avisai que je n’étais jamais allé à l’école ; pour combler ce vide culturel, je commençai à faire de leur bureau un de mes lieux favoris.

 

DSC01238Photographie Aksel Koseoglu 

 

Puis, d’année en année, les quatre humains de la maison passant leur temps à écrire ou composer de la musique, je fus saisi par leur maladie contagieuse. Il était temps pour moi de me lancer dans la création ! Je résolus donc de devenir chat écrivain.

  

STP63633-copie-1 

 

C'est pour cela qu'un jour, les rédacteurs du journal Nisantas-Tesvikiye me proposèrent d’écrire une rubrique appelée “Le balcon  de Pacha”.

    

paşa 001 

 

Ma réussite littéraire fit de moi le félin le plus célèbre du quartier de Nisantas. Je devins  même la mascotte de la maison d’édition.

 

DSC00528 

Photographie Aksel Koseoglu

 

Parfois, enivré par ma popularité, je vole de joie, prenant ma couverture pour un tapis volant.

 

DSC01264Photographie Aksel Koseoglu

 

Mes proches disent que le succès m’est monté à la tête. Il est vrai que mon titre de pacha ne me suffit plus et que je me verrais bien sultan. Pourquoi pas Pacha Premier de Nisantas ?

 

   DSC00425

 

Voir l'article :

Tomber malade à la mort de son chat

http://gisele.ecrivain.istanbul.over-blog.com/article-istanbulfelin-tomber-malade-a-la-mort-de-son-chat-114526981.html

  

 

Lien vers Amazon.fr link

Ataturquie.fr link

En Turquie, Editions GiTa  link

Lien vers le site Gisèle, Ecrivain français d’Istanbul link
 

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13 mai 2017 6 13 /05 /mai /2017 22:04

Urbex-Istanbul I

Est-ce vraiment de l’Urbex (exploration urbaine) ? Non, si l’on considère que nous ne nous sommes jamais introduits dans des lieux interdits et que nous ne prenons aucun risque…Non, en comparaison des incroyables expéditions organisées par les "pros" de l'Urbex et de leurs époustouflantes photographies...  Oui, si l’on accepte que l’Urbex consiste à se lancer sur les traces de lieux abandonnés, étranges ou décalés, parfois simplement offerts au regard de tous, parfois difficiles voire très malaisés d’accès…

Si tel est le cas, cela fait des années que nous pratiquons modestement, mon époux et moi, l’Urbex à notre façon, arpentant la ville d’Istanbul pour y dénicher l’insolite.

Voilà quelques clichés de nos provendes (photos d'amateur)...

Vieille maison ottomane

Vieille maison ottomane

Vestiges d'un palais byzantin

Vestiges d'un palais byzantin

Yali du Bosphore

Yali du Bosphore

Intérieur d'un manoir abandonné

Intérieur d'un manoir abandonné

Bas relief du visage d'Hannibal

Bas relief du visage d'Hannibal

Cimetière déserté

Cimetière déserté

Bric à brac

Bric à brac

Tombes ottomanes

Tombes ottomanes

Une citerne byzantine peu connue

Une citerne byzantine peu connue

Carreaux de faïence

Carreaux de faïence

La voûte à demi enterrée est celle d’une chapelle byzantine

La voûte à demi enterrée est celle d’une chapelle byzantine

Un nichoir à oiseaux en haut du mur d'une mosquée

Un nichoir à oiseaux en haut du mur d'une mosquée

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Présentation

  • : Gisèle Durero-Koseoglu, écrivaine d’Istanbul
  • : Bienvenue sur le blog de Gisèle, écrivaine vivant à Istanbul. Complément du site www.giseleistanbul.com, ce blog est destiné à faire partager, par des articles, reportages, extraits de romans ou autres types de textes, mon amour de la ville d’Istanbul, de la Turquie ou d'ailleurs...
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  • La Trilogie d'Istanbul : Fenêtres d’Istanbul, Grimoire d’Istanbul, Secrets d’Istanbul. La Sultane Mahpéri, Mes Istamboulines, Janus Istanbul (avec Erol Köseoglu), Sultane Gurdju Soleil du Lion.
Contributions : Un roman turc de Claude Farrère, Le Jardin fermé, Un Drame à Constantinople...
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Livres de Gisèle Durero-Köseoglu

2003 : La Trilogie d’Istanbul I,  Fenêtres d’Istanbul.

2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.

2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.

2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.

2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.

2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.

2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère,  L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.

2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.

 

 

 

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