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4 octobre 2019 5 04 /10 /octobre /2019 20:15

Oral Bac de français 2020 : l'explication linéaire

 

Pour rappel, le nouvel oral de français comporte deux parties :

 

Première partie de 12 minutes, 12 points

L’examinateur choisit dans le descriptif un texte d’une vingtaine de lignes que l’élève est chargé d’analyser.

-L’élève procède à la lecture à haute voix du passage choisi par l’examinateur = 2 points.

-Puis il effectue l’explication linéaire du passage = 8 points.

-Enfin, il répond à une question de grammaire sur le texte que lui aura donnée l’examinateur = 2 points

 

Deuxième partie de 8 minutes, 8 points

Il s’agit d’un entretien, d’un dialogue avec l’examinateur.

-Tout d’abord, l’élève choisit une des œuvres étudiées en classe et la présente à l’examinateur en justifiant son choix.

-Puis, l’examinateur lui pose des questions et dialogue avec lui pour évaluer sa maîtrise de l’expression orale et sa connaissance de l’œuvre.

Baudelaire, peinture de Federica Masini

 

La nouvelle définition des épreuves se caractérise donc par le grand retour de l’explication  linéaire !

 

Après une quarantaine d’années où on l’avait vilipendée au profit de la lecture méthodique puis analytique, la voilà de retour !

 

Mais il ne s’agit pas de revenir en arrière, ce n’est pas la lecture linéaire de grand-papa, elle demande de la méthode !

 

 

 

Qu’est-ce qu’une lecture ou explication linéaire ?

 

C’est une explication qui suit la progression du texte (on disait autrefois qu’il s’agissait d’une explication « ligne à ligne », d’où son nom…) ; en réalité, on devrait plutôt dire paragraphe par paragraphe, ou strophe par strophe, ou partie du texte par partie du texte.  

 

Il s’agit donc d’étudier le texte en suivant l’ordre chronologique de ses « mouvements », c’est-à-dire de son plan, entre deux et quatre parties.

 

La méthode de l'explication linéaire

Baudelaire illustré par Carlo farneti

Baudelaire illustré par Carlo farneti

1 Votre introduction 

 

Présentation générale de l’œuvre avec, si c’est important, les causes ou les circonstances de son écriture par l’auteur ; genre du texte et son sujet, situation du texte dans l’œuvre ou le parcours.

 

2 Lecture expressive du texte à haute voix (notée sur deux points)

 

3 Une rapide présentation des  mouvements du texte ce qui vous conduira à définir l’enjeu de l’explication (la problématique)

 

A la fin de la lecture, présentez rapidement les deux ou trois mouvements (parfois quatre, mais plus rarement)  que vous avez identifiés ;  vous pouvez leur donner à chacun un titre (comme des « axes de lecture ») ; puis, vous définirez l’enjeu de l’explication (la problématique, appelée aussi « piste de lecture »).

 

 

4. Développer l’explication en suivant les mouvements du texte que vous avez définis

 

Vous étudiez l’un après l’autre, en suivant l’ordre chronologique du texte, les deux ou trois mouvements (ou parties) que vous avez identifiés.

 

Attention, ne séparez jamais l’étude de ce qui est dit (le fond) de la façon de le dire (la forme). Le danger principal est de tomber dans la paraphrase, c’est-à-dire de « raconter le texte », ou en caricaturant, de redire en moins bien ce que l’auteur, lui, a bien dit ! Vous devez donc demeurer très attentif aux procédés littéraires employés.

 

5 Conclure en effectuant la synthèse sur l’enjeu de l’explication.

 

N’oubliez pas, pour enrichir votre explication, de proposer à la fin la fameuse « ouverture », qui peut consister en une mise en parallèle avec un autre texte de l’œuvre intégrale ou du parcours, une planche d’histoire de l’art ou tout simplement un élément emprunté à votre culture personnelle…

 

 

 

Cet article n’est pas définitif, il pourra comporter des ajustements en fonction des remarques des professeurs et des élèves…

 

Bon courage !

 

Suivez mon blog ; dans mon prochain article, je vous donnerai un exemple rédigé d’explication linéaire…

 

 

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2 octobre 2019 3 02 /10 /octobre /2019 10:05

Ce texte s’adresse aux élèves de Première générale qui, à ce stade de l’année, se posent encore des questions sur ce qui les attend et aussi aux parents saisis par le doute !

 

 

Le nouveau Bac de français : ce qui a changé.

-Il comporte, comme par le passé, une épreuve écrite et une épreuve orale mais la nature des épreuves est modifiée (abandon de la question sur corpus et de l'écriture d'invention à l'écrit et refonte de l'oral).

-Les œuvres à étudier sont imposées par un programme national. Le Bac de français comporte comme avant quatre objets d’étude mais impose un choix d’œuvres (qui sera renouvelé par moitié chaque année) à l’intérieur de chaque objet d’étude.

-Attention, les coefficients du Bac de français ont changé : coefficient 10 au total, 5 pour l’écrit, 5 pour l’oral, soit le même coefficient que le Grand Oral de Terminale !

-La lecture linéaire, abandonnée depuis les années 80, fait son grand retour à l’oral.

-L’oral comporte une question de grammaire sur deux points, ce qui est nouveau.

 

Le programme : quels sont les objets d’étude ?

Les objets d’étude ont peu changé, même si la dénomination est différente ; on retrouve les 4 grands genres littéraires, avec la poésie, l’argumentation, le roman et le théâtre. Pour chaque objet d’étude, le professeur choisit dans le programme national une œuvre à étudier ; l’élève a donc 4 œuvres intégrales à lire et à analyser.

Programme de la classe de Première de la voie générale

Objet d'étude : La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle

- Victor Hugo, Les Contemplations, livres I à IV / parcours : Les Mémoires d'une âme.

- Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal / parcours : Alchimie poétique : la boue et l'or.

- Guillaume Apollinaire, Alcools / parcours : Modernité poétique ?

 

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020

Objet d'étude : La littérature d'idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle 

- Montaigne,  Essais, « Des Cannibales », I, 31 ; « Des Coches », III, 6 [translation en français moderne autorisée] / parcours : Notre monde vient d'en trouver un autre.

- Jean de La Fontaine, Fables (livres VII à XI) / parcours : Imagination et pensée au XVIIe siècle.

- Montesquieu, Lettres persanes / parcours : Le regard éloigné.

 

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020

Objet d'étude : Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

- Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves / parcours : individu, morale et société.

- Stendhal, Le Rouge et Noir / parcours : Le personnage de roman, esthétiques et valeurs.

- Marguerite Yourcenar : Mémoires d'Hadrien / parcours : Soi-même comme un autre. 

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020

Objet d'étude : Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle

- Jean Racine, Phèdre / parcours : Passion et tragédie.

- Beaumarchais, Le Mariage de Figaro / parcours : La comédie du valet.

- Samuel Beckett, Oh ! Les Beaux jours / parcours : Un théâtre de la condition humaine.

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020

Mais aussi d’autres textes

 

Tableau de Matisse

A chaque œuvre intégrale choisie est associé un parcours d’étude (une problématique) comportant des textes d’autres auteurs au choix du professeur. Il peut y avoir aussi des lectures complémentaires (cursives) et des études de planches d’histoire de l’art non obligatoires.

Les instructions officielles conseillent de faire étudier pour chaque objet d’étude 3 textes tirés de l’œuvre choisie et 3 textes illustrant le parcours associé. Le Descriptif des activités fourni par le professeur en fin d’année comportera donc au minimum 24 textes et illustrations...

 

Emile Zola par Manet en 1868

Emile Zola par Manet en 1868

Les épreuves

L’écrit

Il ne comporte plus que deux travaux d'écriture au choix ; durée = 4 heures, coefficient 5

 

-Un commentaire portant sur un texte littéraire en lien avec un des objets d’étude mais qui n’est pas extrait des œuvres du programme officiel (pour éviter un texte déjà étudié en classe).

 

-Une dissertation sur une question littéraire portant sur l’une des œuvres du programme et son parcours associé.

Baudelaire par Courbet en 1847

Baudelaire par Courbet en 1847

L’oral

 

Préparation = 30 minutes, oral = 20 minutes, coefficient 5

 

Comme par le passé, l’élève se rend à l’oral avec le Descriptif des activités fourni par le professeur. Comme je l’ai indiqué plus haut, ce descriptif comporte un minimum de 24 textes et illustrations.

 

L’oral comprend deux parties, différentes de celles de l'ancien Bac ; on note l’abandon de la lecture analytique, le retour à la lecture linéaire et l’apparition d’une question de grammaire.

 

Première partie de 12 minutes, 12 points

L’examinateur choisit dans le descriptif un texte d’une vingtaine de lignes que l’élève est chargé d’analyser.

-L’élève procède à la lecture à haute voix du passage choisi par l’examinateur = 2 points.

-Puis il effectue l’explication linéaire du passage = 8 points.

-Enfin, il répond à une question de grammaire sur le texte que lui aura donné l’examinateur = 2 points

 

Deuxième partie de 8 minutes, 8 points

Il s’agit d’un entretien, d’un dialogue avec l’examinateur.

-Tout d’abord, l’élève choisit une des œuvres étudiées en classe et la présente à l’examinateur en justifiant son choix.

-Puis, l’examinateur lui pose des questions et dialogue avec lui pour évaluer sa maîtrise de l’expression orale et sa connaissance de l’œuvre.

 

Tableau de Cézanne

 

Le nouveau Bac de français sera-t-il plus difficile ?  

Pas vraiment, car les objets d’étude sont « classiques », le nombre des textes étudiés sera à peu près le même et il n’y a plus que deux épreuves au choix à l’écrit au lieu de trois.

Mais il faut préciser que le programme impose des œuvres d’un haut niveau de lecture (impossibilité désormais pour le professeur de moduler la difficulté en glissant dans son programme un ou deux livres de lecture plus facile)…

 

La nouvelle difficulté s’incarne aussi dans la question de grammaire sur 2 points ; de nombreux élèves vont devoir réviser sérieusement les notions qu’ils avaient négligées au Collège ou en Seconde !

 

Et il ne faudra pas tomber dans la paraphrase en effectuant la lecture linéaire. Dans un prochain article, je vous livrerai les secrets de cette dernière… 

Bon courage !

 

Tableau de Fantin-Latour en 1877

Tableau de Fantin-Latour en 1877

Suivez mon blog : dans les jours suivants, je publierai des mises au point sur chacune des épreuves…

Synthèse sur le nouveau Bac de français Première générale 2019.2020
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17 octobre 2017 2 17 /10 /octobre /2017 19:04

Aujourd’hui, 17 octobre 2017, fut un jour marqué d’une pierre blanche : car nous avons eu la chance de recevoir la visite, dans notre lycée, de la plus célèbre écrivaine turque, Ayse Kulin.

Par sa grâce naturelle, sa gentillesse, sa modestie et la passion avec laquelle elle parle de l’écriture, Ayse Kulin a captivé l’auditoire composé d’adolescents. Son charisme a charmé, au sens propre, l’assemblée.

Pour les lecteurs passionnés de littérature, voilà donc le compte-rendu de la causerie.

Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion

Quand a-t-elle commencé à écrire ?

Elle a écrit très tôt mais elle ne parvenait pas à se faire publier. C’est avec le roman Son nom, Aylin qu’elle est devenue soudain célèbre, remportant alors plusieurs prix littéraires.

Deux citations d’Ayse Kulin

«J’ai été «crée pour être écrivaine, c’est pour cela que j’écris »…

(Traduction de « Yazmak uzere tasarlandim onun için yaziyorum » »

« J’écris au fil de la vie qui passe »

(Traduction de « Hayat akarkin yaziyorum)

Comment et où écrit-elle ?

Elle écrit partout, à la maison, à l’extérieur, en voyage. Elle explique qu’elle a appris à écrire même au milieu du bruit, dans le bus, le métro, dans la cuisine, en préparant le repas. Dans les transports en commun, elle observe les autres. Elle ne se déplace jamais sans son ordinateur, mettant à profit le plus petit laps de temps pour écrire.

Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion

Quels conseils donnerait-elle à un écrivain en herbe ?

-Beaucoup lire

-Etre un bon observateur

-Tenir un journal pas seulement des faits mais surtout des sentiments ressentis à l’égard de ces faits

Combien de temps met-elle pour écrire un livre ?

Elle a l’avantage d’écrire très vite, elle met un an en moyenne pour composer un roman (elle n’a pas d’autres ressources que l’écriture). Mais le livre Sevdalinka, qui imposait de nombreuses recherches historiques, lui a demandé un temps de travail plus long. Elle explique qu’elle pleurait en lisant les documents qui lui ont servi à écrire le roman. D’ailleurs, elle considère son voyage en Bosnie-Herzégovine, où elle a recueilli des témoignages bouleversants sur les horreurs perpétrées pendant la guerre de l’ex-Yougoslavie, comme un des tournants de son existence, car elle a été déçue par l’absence de réaction des Européens face à la barbarie. Cet épisode de la causerie fut particulièrement émouvant, certains avaient les larmes aux yeux lorsque l’écrivaine évoqua  cette « blessure qui saigne encore »…

Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion

« Le livre est une leçon de vie »

Ayse Kulin raconte une anecdote intéressante : un jour qu’elle se trouvait à la fenêtre, chez sa mère, elle a vu un pauvre hère en train de fouiller les poubelles, elle s’est mise en colère car il salissait le trottoir et elle l’a morigéné. Puis, après une invitation sur un plateau de télévision avec l’écrivaine Nalan Turkeli,  elle s’est plongée dans la lecture du livre Etre une femme dans un bidonville (Varosta kadin olmak), a découvert les rudes conditions d’existence de ceux qui vivent en triant les ordures de la ville et a eu honte de sa colère contre le miséreux. « Ce livre a constitué un point de non-retour. Maintenant, c’est contre ce système qui force les gens à fouiller les poubelles que je m’indigne », précise-t-elle.

Les livres qu’elle est le plus heureuse d’avoir écrit ?

Ce sont les romans Türkan et Le Pont (Köprü)

Türkan est un roman consacré à la célèbre doctoresse Türkan Saylan. Spécialiste de dermatologie, elle s’est consacrée au traitement des lépreux, jusqu’à parvenir à éradiquer la maladie. Puis, elle a crée une fondation, « Kardelen », soit, « Le Perce-Neige », pour faire étudier les filles des milieux défavorisés…

L’absence de pont sur l’Euphrate, empêchant d’acheminer à temps les blessés ou les femmes sur le point d’accoucher, accablait les habitants d’une région déshéritée… Le Pont raconte comment ils sont parvenus, à l’aide du préfet, à construire sur le fleuve le pont qui leur sauva la vie…

Au sujet du roman Füreyya…

Ce livre raconte la chute de l’Empire ottoman et les débuts de la république à travers la destinée d’une femme, la grande céramiste turque Füreyya…

Au sujet de « Dernier train pour Istanbul » (Nefes Nefese)

C’est en constatant que des Israéliens venaient assister aux obsèques d’anciens diplomates turcs en poste en France durant la Seconde Guerre mondiale qu’Ayse Kulin a découvert l’action qu’ils avaient menée pour sauver des Juifs de la déportation.

(voir à ce sujet mon article « Dernier train pour Istanbul ou le suspense à bout de souffle » https://giselelitterature.blogspot.com.tr/2017/10/ayse-kulin-dernier-train-pour-istanbul.html

http://gisele.ecrivain.istanbul.over-blog.com/2017/10/ayse-kulin.dernier-train-pour-istanbul-ou-le-suspense-a-bout-de-souffle.html)

Un jour de pluie, alors qu’Ayse Kulin se rendait au Musée du Judaïsme d’Istanbul pour consulter les archives, il se mit à pleuvoir à seaux. C’est alors qu’elle fit connaissance avec une dame qui s’était réfugiée là pour échapper à l’averse ; or, il se trouve que cette dernière avait justement fait partie des passagers du dernier train pour Istanbul… Il y eut en réalité trois wagons qui en l’espace de deux mois, conduisirent à Istanbul 300 familles juives de France. Au passage, Ayse Kulin a rappelé aussi l’action de Monseigneur Roncalli (futur pape Jean XXIII), qui, en poste à Istanbul, fabriqua de faux certificats de baptême qu’il fit acheminer en France et en Allemagne par la valise diplomatique des consuls de Turquie…

« Le livre nous ouvre les portes d’un monde que nous ne connaissons pas. Dans chaque livre, il y a quelque chose qui va nous toucher. La lecture des romans développe notre faculté d’empathie.  Les livres nous rendent meilleurs car, sans nous en rendre compte, nous engrangeons des connaissances. Il faut lire en ouvrant son cœur… »

 

Le dernier roman d’Ayse Kulin s’intitule Kanadı Kırık Kuşlar, soit, Les Oiseaux aux ailes brisées…

 
Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion
Rencontre avec Ayse Kulin : passion et émotion
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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 15:18
« Une impression étrange dans ma tête », le nouveau roman d’Orhan Pamuk

L’événement littéraire du mois de décembre en Turquie est la sortie du nouveau roman d’Orhan Pamuk, grand romancier turc, lauréat du  Prix Nobel de littérature en 2006.

L’événement littéraire du mois de décembre en Turquie est la sortie du nouveau roman d’Orhan Pamuk, grand romancier turc, lauréat du  Prix Nobel de littérature en 2006.

Le titre en turc est, Kafamda bir tuhaflık, ce que l’on peut traduire par :

 

Une impression étrange dans ma tête

Une impression bizarre dans ma tête

Quelque chose d’étrange dans ma tête

Une chose étrange dans ma tête

Une étrangeté dans ma tête

 

Il me semble que les quatre premiers sont les meilleurs pour rendre au plus juste ce que dit le turc, le dernier passant mal en français. On verra quel titre choisira la maison Gallimard, qui édite en français les œuvres d’Orhan Pamuk.

L’autre événement était la séance de  dédicace organisée dans la librairie Yapi Kredi, à Istiklal Caddesi, par l’éditeur de Pamuk, les Editions Yapi Kredi ; événement, car Orhan Pamuk ne fait presque jamais de dédicaces en Turquie.

Photo du Journal Hurriyet

Photo du Journal Hurriyet

La séance était prévue à 14H30 mais dès 13H, des files d’admirateurs s’étaient formées devant la librairie pour faire dédicacer le livre.

Photo copiée sur le site du Journal Hurriyet

Photo copiée sur le site du Journal Hurriyet

Combien de livres Orhan Pamuk a-t-il dédicacé en l’espace de deux ou trois heures ? Autant qu’il est possible d’en signer à la chaîne… Il y avait tellement de monde qu’il avait émis le souhait que ses lecteurs ne lui demandent pas d’écrire leur prénom…

En ce qui me concerne, j’aurais bien voulu le photographier en train de dédicacer le livre mais c’était impossible, vu la foule… C'est pour cela que j’ai pris les photos du journal Hurriyet…. 

 

Le roman raconte l’histoire de Mevlut, un vendeur de « boza », cette boisson turque confectionnée à base de céréales fermentées ; plus généralement, il met en scène les habitants d'Istanbul entre 1969 et aujourd'hui…

Je vous en dirai plus lorsque que je l’aurai lu...

Affiche d'annonce de la dédicace d'Orhan Pamuk

Affiche d'annonce de la dédicace d'Orhan Pamuk

« Une impression étrange dans ma tête », le nouveau roman d’Orhan Pamuk

Mine Sarikaya, des Editions GiTa, avec le livre dédicacé d'Orhan Pamuk...

« Une impression étrange dans ma tête », le nouveau roman d’Orhan Pamuk

J'emporte aussi mes deux livres dédicacés ; bon, dès ce soir, je commence ma lecture... en turc !

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 19:46
Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik

Sur l'île de Burgaz se dresse le romantique chalet du célèbre auteur turc, Sait Faik Abasiyanik. Il était à l’honneur aujourd’hui car on remettait à Burgaz le "prix Sait Faik de la nouvelle".​

Le port de Burgaz

Le port de Burgaz

La maison de Sait Faik, convertie en musée

La maison de Sait Faik, convertie en musée

Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik
La chambre bureau de Sait Faik

La chambre bureau de Sait Faik

Sa salle à manger

Sa salle à manger

La vue de la maison de Sait Faik

La vue de la maison de Sait Faik

Les accessoires de pêche de Sait Faik

Les accessoires de pêche de Sait Faik

Dans la bibliothèque de Sait Faik, de nombreux livres en français ; il traduit Gide, dont il dit : « C’est l’écrivain qui m’a habitué à moi-même. »

Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik
Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik

Son nécessaire d'écriture et ses manuscrits...

Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik
La vue depuis l’une des fenêtres de Sait Faik

La vue depuis l’une des fenêtres de Sait Faik

Istanbul, une maison d'écrivain sur une île : Sait Faik Abasiyanik
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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 13:18

Il est certain qu’Orhan Pamuk n’était pas venu donner des recettes mais plutôt faire part de es impressions sur le sujet et aussi de son expérience, puisqu’il a expliqué qu’après avoir passé toute la première partie de sa vie à écrire, il a commencé, il y a huit ans, à donner des cours de littérature à l’Université de Columbia.  

Photo copiée sur le site du Lycée Sainte-Pulchérie

Photo copiée sur le site du Lycée Sainte-Pulchérie

Je vous livre donc quelques unes des notes que j’ai pu prendre lors de son intervention en turc, il ne s’agit pas d’une traduction exhaustive mot à mot mais plutôt d’un résumé des idées qu’il a exposées.

Sur les professeurs

« Je vais parler du fond du cœur. Il y a des professeurs qui influencent une dizaine de classes, c’est ce que j’espère être lorsque  j’exerce le métier de professeur. »

Orhan Pamuk explique que, depuis huit ans, à Columbia, il fait ses cours avec les livres qu’il aime. Il fait beaucoup de préparations et tente de faire partager ce qu’il a éprouvé. Selon lui, le professeur doit parler d’un livre qu’il aime et a lu plusieurs fois.

La littérature ne doit jamais être employée comme un moyen de sélection pour séparer les bons des mauvais élèves.  C’est trop souvent le cas, on donne un livre à lire et celui qui ne l’a pas lu va échouer ou redoubler. De plus, on a souvent le tort de dérouler l’histoire de la littérature depuis le début et quand on arrive vers la fin de l’année scolaire, on n’a plus de temps de lire les modernes, le semestre est fini. On peut très bien commencer par Sait Faik Abasiyanik pour éveiller le plaisir de la littérature. Orhan Pamuk précise qu’aucun professeur ne lui a donné le goût de la littérature.

Orhan Pamuk ne croit pas que le goût de lire soit  vraiment en baisse. Il précise que lorsque la télévision est sortie, on a prophétisé la mort du livre ; pourtant, il y a encore des gens qui lisent. Selon lui, rien n’a vraiment changé ; il y a toujours eu des personnes qui aimaient lire et d’autres pas. Dans n’importe quelle classe, il y a toujours au moins trois élèves qui aiment les livres ; si le professeur arrive à faire passer son amour de la littérature, ce chiffre peut monter jusqu’à treize. Il ne faut pas se fâcher si un élève jette le livre ; il y aura toujours des lecteurs, n’y en ait-il que deux ou trois sur cinquante.

Pour faire lire, il faut susciter chez l’élève l’envie du livre (kitap ozlemi)

Ce qui fait lire

Ce qui nous motive au départ, c’est l’envie ; de même que vous pouvez très bien ne pas vous intéresser à une fille et soudain tomber amoureux d’elle parce qu’un autre homme l’admire. On lit par envie du livre.

Il raconte aussi que, lorsqu’il était enfant, son père, grand lecteur, l’appelait parfois pour lui lire une phrase qu’il avait aimée ; par la magie de ces phrases, il comprenait alors que la vie serait plus intéressante et plus profonde avec les livres ; cela lui apprenait que la vie vaudrait d’être vécue s’il y avait des symboles, des dessins, des phrases pour ne pas sombrer dans la monotonie.

Ce qui fait écrire

Grand lecteur de Flaubert, Orhan Pamuk définit la passion de l’écriture avec des mots rappelant ceux de « l’Ermite de Croisset » :

Etre là et en même temps, avoir l’impression qu’on n’est pas exactement à sa place. Sentir qu’on ne correspond pas exactement à l’endroit où l’on est. Dehors, il y a le monde mais il y a aussi une sorte de tourment (en turc : huzursuzluk) dans votre tête.

L’art et la littérature sont le signe d’une mésentente avec le monde dans lequel on vit.

C’est comme si on était assis sur une épine ; la littérature travaille sur cette épine.

Pour qui écrit-il ?

Il écrit pour  un lecteur idéal qui correspondrait au jeune qu’il a été, révolté, qui ne sait pas exactement ce qu’il veut faire mais qui a aussi faim de sens et d’art. Il précise que pour lui, il est important qu’un jeune d’aujourd’hui, avec ses interrogations et ses états d’âme, lise ses livres.

Qu’est-ce qu’un livre ?

Il existe des romanciers qui écrivent d’une traite, qui ne se posent pas trop de questions, et d’autres qui accomplissent de longs travaux. Il y a donc les « naïfs », les inspirés, comme Schiller et il y a aussi les « tourmentés » (ou calculateur, « hesapli » en turc), ceux qui sont dévorés par le doute et qui prennent du recul, repassent, réécrivent. Un romancier doit être en même temps naïf et calculateur.

Le livre doit-il correspondre à son époque ? Bien sûr, on peut se révolter contre une situation politique mais les colères politiques sont toujours les mêmes. Kafka est devenu célèbre uniquement en raison de la transcription de son monde intérieur.

Un roman, ce n’est pas seulement une anecdote, une histoire. C’est surtout une façon de raconter. Il y a des écrivains qu’on ne lit que pour leur style, quel que soit leur sujet.

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 08:58

En 1912, lorsque Marcel Proust, qui vit dans une quasi claustration depuis trois ans pour écrire, présente à Gallimard le manuscrit du premier volume de sa colossale remontée dans le « temps perdu », c’est, impulsé par André Gide, qui le regrettera, le refus !

14 novembre 1913 : parution de Du côté de chez Swann

Marcel en est réduit à publier l’année suivante Du Côté de chez Swann, à compte d'auteur, chez Grasset !

Il lui faudra encore attendre jusqu’en 1919 pour voir son talent enfin reconnu par le prix Goncourt décerné au livre A l'ombre des Jeunes filles en fleurs.

14 novembre 1913 : parution de Du côté de chez Swann

« Il n’y a pas de clés pour les personnages de ce livre, ce serait la déchéance des livres de devenir, si spontanément qu’ils aient été conçus, des romans à clés après coup », affirme Proust.

Bon, on est cependant tenté d’assimiler le narrateur à l’écrivain. Dans La Prisonnière, Proust ne dit-il pas que le narrateur s’appelle « Marcel » :

Dès qu'elle retrouvait la parole elle disait: « Mon » ou « Mon chéri » suivis de l'un ou l'autre de mon nom de baptême, ce qui, en donnant au narrateur le même nom qu'à l'auteur de ce livre, eût fait: « Mon Marcel», « Mon chéri Marcel ».

14 novembre 1913 : parution de Du côté de chez Swann

Au fait, quel village a servi de modèle à « Combray », un des lieux emblématiques de la Recherche ? Illiers, à côté de Chartres. En hommage à Proust, il porte désormais le nom de « Illiers-Combray. »

Illiers, carte postale copiée sur le site du Pays de Combray

Illiers, carte postale copiée sur le site du Pays de Combray

Comment s’appelle la domestique qui a servi Proust jusqu’à la fin de sa vie, a constitué le modèle de Françoise dans la Recherche et a écrit le livre Monsieur Proust ?

Céleste Albaret.

Céleste Albaret, par Jean Claude Fourneau, en 1957

Céleste Albaret, par Jean Claude Fourneau, en 1957

La Comtesse Greffulhe (1860-1952), photographiée par Nadar, est un des modèles de la duchesse de Guermantes.

14 novembre 1913 : parution de Du côté de chez Swann

Laure Hayman, célèbre courtisane, la “dame en rose”, un des modèles d’Odette de Crécy.

Laure Hayman en 1882

Laure Hayman en 1882

Charles Haas, amateur d’art, qui inspira le personnage de Charles Swann.

14 novembre 1913 : parution de Du côté de chez Swann

Savez-vous qui était l'un des écrivains préférés de Proust ?

Réponse sur la photo ci-dessous !

14 novembre 1913 : parution de Du côté de chez Swann

Si vous aimez lire sur la Turquie, quelques-uns de mes livres ou de ceux que j'ai préfacés (Amazon.fr pour la France) :

14 novembre 1913 : parution de Du côté de chez Swann
14 novembre 1913 : parution de Du côté de chez Swann
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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 06:38

C’est le 29 octobre 1783 que s’éteint Jean le Rond D’Alembert, un des phares du XVIII e siècle.

Mais qui était donc ce petit génie, trop souvent réduit à son « théorème » et sa « martingale », ou escamoté par les livres de littérature qui ne retiennent de lui que le Discours préliminaire de l’Encyclopédie ?

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...

Un enfant trouvé

Fils adultérin que la belle et célèbre Claudine de Tencin a eu avec le chevalier Destouches, il est abandonné sur les marches de la chapelle Saint-Jean le Rond, d’où son nom…

Retrouvé par son père, qui assurera son éducation, il est confié à une mère adoptive, Madame Rousseau, chez laquelle il vivra presque toute sa vie.

La bosse des maths

Un de ses distractions consiste à rechercher les erreurs dans les livres de maths de son époque. C’est le sujet du premier travail qu’il présente à l’Académie des sciences l’année de ses 22 ans. Et il publie son Traité de Dynamique à 26 ans !

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...

D’Alembert devient homme de lettres

Diderot le mobilise pour l’Encyclopédie, à laquelle il se consacre pendant cinq ans et dont il rédigera le Discours préliminaire. Mais en 1759, découragé par les persécutions, D’Alembert abandonne l’entreprise, au grand dam de Diderot.

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...

Le grand amour avec Julie de Lespinasse

D’Alembert, qui fréquente les Salons, y rencontre en 1747, Julie de Lespinasse, célèbre salonnière, lectrice de Madame du Deffand et elle-même fille illégitime d’une grande dame. Le salon de Julie, crée en 1764 et immortalisé par le Rêve de d’Alembert, de Diderot, sera surnommé le « laboratoire de l’Encyclopédie ». Ce n’est cependant qu’en 1765 que D’Alembert a le courage de quitter Maman pour essayer de vivre avec Julie ! Mais l'égérie des philosophes va s’éprendre successivement de deux autres hommes, et, déçue, mourra à 43 ans en 1776.

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...

Les œuvres littéraires de D’Alembert

Assez méconnues, la plupart des œuvres littéraires de D’Alembert sont tombées aux oubliettes et ne sont même pas rééditées ! Les amateurs pourront lire sur Internet son délicieux Dialogue entre Descartes et Christine de Suède aux Champs Élysées, écrit en 1787.

Ah ! Jean le Rond, aussi doué pour la littérature que pour les maths !

Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
Le 29 octobre 1783 disparaissait Jean le Rond D'Alembert...
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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 14:24

"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?", demandait Lamartine.

C’est la réponse à cette question que l’on peut rechercher dans un des lieux les plus insolites du quartier des antiquaires et brocanteurs à Çukurcuma, le fameux Musée de l’Innocence, crée l’an dernier par l’écrivain Orhan Pamuk, prix Nobel de littérature en 2006.

Orhan Pamuk dans son musée, crédit photo Internet

Orhan Pamuk dans son musée, crédit photo Internet

Dans cette ancienne maison typique de l'endroit, Orhan Pamuk a réuni une immense collection d’objets des années 1960 à 1980 environ.

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

L’originalité de ce musée ? Il constitue la face matérielle du roman Le Musée de l’innocence, une histoire d’amour déjantée et géniale, où le narrateur collectionne tous les objets ayant appartenu à l’univers de la femme qu’il aime….

Jusqu’aux 4213 mégots des cigarettes qu’elle a fumées, illustrés chacun par une phrase du roman et exposés au rez-de-chaussée dans une monumentale vitrine.

Les 83 vitrines du musée portent le nom de chacun des 83 chapitres du livre et contiennent des objets dont on parle dans le passage concerné.

Couverture du roman en turc

Couverture du roman en turc

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

"J'ai écrit le roman tout en collectionnant les objets que je décris dans le livre… Le musée n'est pas une illustration du roman, et le roman n'est pas une explication du musée, tous deux sont intimement liés". (Orhan Pamuk)

Quelles sont donc les vitrines qui m’ont le plus intéressé dans cet univers proustien ou plutôt « pamukien » ?

Vitrine 2 : « La boutique Şanzelize », contenant un sac de femme portant l’inscription « Jenny Colon » (on ne peut s’empêcher de penser à la Jenny Colon de Gérard de Nerval… ), une ceinture et une chaussure jaune d’or. Dans le roman, le narrateur entre dans la boutique et demande à acheter le « sac à main Jenny Colon couleur crème ». Puis, il découvre celle dont il va tomber amoureux, Füsun, qui porte une « chaussure jaune à talon »…

Vitrine 9 : « F », qui expose des objets disparates comme un vieux transistor, des réveils, une flûte, coincés par des boulons sous les ressorts de métal d’un lit en fer… Ces choses représenteraient-elles l’impossibilité de comprendre la femme aimée ou d’être compris par elle ?

Vitrine 16 : « Jalousie », qui explique en turc « Les emplacements du chagrin d’amour dans le corps humain » et qui montre un mannequin de femme aux entrailles ouvertes et au cœur brisé, de façon à établir un lien entre la souffrance amoureuse et certains endroits du corps.

Photo que j'ai scannée sur le livre

Photo que j'ai scannée sur le livre

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

Vitrine 29 : « Il ne se passe plus une minute sans que je pense à elle », qui comporte une étrange machine que je n’ai pas pu identifier mais dont la forme mystérieuse s’accorde parfaitement aux affres du chagrin d’amour.

Vitrine 32 : « Ombres et fantômes de Füsun », qui réunit une multitude d’anciennes photos sur lesquelles on distingue une silhouette de femme qu’à chaque fois, le narrateur a pris de loin pour la femme aimée...

Vitrine 42 : « Mélancolie d’automne », qui présente, sur fond de promenade en barque sur le Bosphore, un yali, des verres de raki, un vieux radiateur électrique, des robinets anciens et évoque la nostalgie de l’ancien Istanbul…

Vitrine 53 : « La bouderie et la souffrance d’un cœur brisé ne sont d’aucune utilité à personne », qui présente un cœur coupé en deux dont le sang est symbolisé par un ruban rouge.

Vitrine 54 : « Le temps », qui nous explique que « le bonheur ne consiste qu’à être près de la personne qu’on aime »

Vitrine 64 : « Incendie sur le Bosphore », qui nous fait imaginer des gens attablés en train de manger au bord de l’eau et qui soudain, assistent, surpris, à l’incendie d’un yali qui brûle au loin…

A la fin, plusieurs vitrines contenant des rideaux rouges d’anciens théâtres et cinémas commémorent le souvenir de lieux disparus de Beyoğlu…

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

"Le but de la littérature et de l’art est de rendre inhabituelles et étranges les choses les plus familières." (Orhan Pamuk)

Ps : J’ai utilisé pour les citations l’édition française du roman Le Musée de l’Innocence, Gallimard, traduction de Valérie Gay-Aksoy

Istanbul : le Musée de l’Innocence d’Orhan Pamuk

Pour moi, fanatique de maisons d’écrivains et autres lieux de littérature, ce musée, carte de Tendre des objets ou promenade dans la géographie du cœur d’un créateur, me touche par son “surréalisme raisonné”.

Il fait désormais partie des grandes étapes littéraires de la ville d’Istanbul…

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 14:49

Le célèbre romancier turc Orhan Pamuk s’est une fois de plus identifié à Gustave Flaubert en faisant cette très savoureuse déclaration au journal italien La Repubblica :

 

«  J’étais  l’idiot de la famille mais après, j’ai gagné le Nobel »

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Se référant à la fameuse biographie écrite par Jean-Paul Sartre sur Gustave Flaubert et intitulée L’Idiot de la famille, Orhan Pamuk a comparé sa situation familiale d’antan à celle de Flaubert ; en effet,  le frère aîné de Flaubert était un médecin connu alors que Gustave était un jeune homme maladif, pas très enclin à se faire une situation sociale. Orhan Pamuk a donc expliqué que dans une famille classique turque, on attend toujours que le fils aîné prenne des responsabilités, fasse de brillantes études et  accède à une carrière socialement reconnue, par exemple celle d’ingénieur. Mais on n’en demande pas tant au fils cadet.

 

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 Orhan Pamuk à Paris, en octobre 2012, recevant la Légion d'Honneur des mains de la Ministre de la Culture

 

«  Quand on allait quelque part, pendant que mon frère aîné cherchait le chemin, moi, je musardais, je faisais les vitrines, je rêvais. Il y a des désavantages à être le cadet mais aussi des avantages. Le second mûrit plus tard. »

 

« L’imagination vous fait agir mais elle ne vous aide pas à devenir une personne sociale. Parfois, on apprend certaines choses à six ans mais moi, j’ai soixante ans et je suis comme je suis. Mon  frère aîné est un être social et moi, je suis resté asocial. »

 

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 Orhan Pamuk dans son Musée de l'Innocence, à Istanbul, photo du journal Radikal

 

A la question lui demandant ce qu’il est en train de faire, Orhan Pamuk a répondu :

« Je suis en plein milieu d’un nouveau roman. … Le Prix Nobel n’a pas émoussé ma volonté d’écrire, au contraire, je continue à travailler assidûment. S’il me reste moins de temps à vivre,  il me reste néanmoins beaucoup de choses à écrire ».

 

Espérons que la fulgurante phrase d’Orhan Pamuk redonne espoir à tous ceux (et celles) que leur entourage considère comme l’idiot de la famille !

 

 

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Présentation

  • : Gisèle Durero-Koseoglu, écrivaine d’Istanbul
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  • La Trilogie d'Istanbul : Fenêtres d’Istanbul, Grimoire d’Istanbul, Secrets d’Istanbul. La Sultane Mahpéri, Mes Istamboulines, Janus Istanbul (avec Erol Köseoglu), Sultane Gurdju Soleil du Lion.
Contributions : Un roman turc de Claude Farrère, Le Jardin fermé, Un Drame à Constantinople...
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Livres de Gisèle Durero-Köseoglu

2003 : La Trilogie d’Istanbul I,  Fenêtres d’Istanbul.

2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.

2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.

2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.

2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.

2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.

2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère,  L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.

2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.

 

 

 

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