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Tout le monde connaissait Tombili, chat des rues d’Istanbul, non seulement les habitants du quartier de Ziverbey, à Kadikoy, mais aussi tous les amoureux des félins de la planète, depuis que les réseaux sociaux avaient diffusé sa photo, nonchalamment assis dans une position « humaine », la patte posée sur le rebord du trottoir. Sur Facebook, 32 millions de personnes l'avaient consultée !
Tombili avait fait aussi l’objet de nombreux montages, par exemple le montrant en train de boire un thé.
Notons que l’amour des chats est si développé en Turquie que les volontaires de la mairie de Kadikoy entretiennent 4729 chats des rues qu’ils nourrissent et vaccinent, organisant aussi des opérations d’adoption. C’est également le cas dans de nombreux autres quartiers d'Istanbul où l’on peut voir des palais à chats destinés à abriter nos amis à pattes.
Voir mon article de décembre 2010 http://gisele.ecrivain.istanbul.over-blog.com/article-chateaux-pour-chats-pachas-63477143.html
En août 2016, la nouvelle de la mort de Tombili a tellement ému ses admirateurs qu’une pétition sur change.org, demandant qu’une statue soit édifiée à son effigie, a recueilli 17000 signatures.
L’artiste Seval Sahin a accepté gracieusement d’immortaliser ce célèbre Raminagrobis. C’est le 4 octobre que la statue a été inaugurée.
Désormais, aller voir la statue de Tombili est une distraction pour de nombreux Stambouliotes…
Ajout du 8 novembre 2016
Stupeur à Kadikoy ! La statue de Tombili a été volée hier ! Tout le monde se demande qui - et dans quel but ? - a osé dérober la mascotte du quartier !
Pour savourer les douceurs de l’été indien, quoi de mieux que d’explorer les environs d’Istanbul, qui offrent au promeneur curieux et avide des beautés de la nature de nombreuses possibilités d’excursions, réalisables en une seule journée le week-end (prévoyez quand même un retour assez tardif au début de la nuit).
Une de mes expéditions préférées est la promenade passant par Tekirdag et se poursuivant sur les rives sauvages de la Mer de Marmara jusqu’à Şarköy (comme la route est longue, il est conseillé au retour de rentrer par l’autoroute).
La ville de Tekirdağ, sur les rives de la Marmara, n’a rien à envier aux stations balnéaires plus célèbres. Particulièrement agréable à visiter, elle possède encore d’anciennes maisons de l’époque ottomane et un joli port.
Sans compter qu’il s’agit d’une étape gastronomique, avec les fameux Köfte de Tekirdağ !
Et si vous ne craignez pas pour votre ligne, vous pouvez aussi goûter le fameux « Helva de fromage » !
En continuant vers Şarköy (non pas sur la nouvelle route mais sur l’ancienne, assez longue et tortueuse, qui traverse de riantes campagnes) vous arriverez au village d’Uçmakdere, connu pour sa beauté ; bien qu’il ait beaucoup changé depuis trois ans, avec de nouvelles constructions, il a cependant conservé l’essentiel de son charme d’antan.
La photo date d'il y a trois ans ; depuis, des immeubles ont malheureusement fait leur apparition...
A l’entrée du village se dresse un extraordinaire platane séculaire vieux de 500 ans, dans le tronc creux duquel les enfants viennent jouer (les grands aussi).
La route entre Uçmakdere et Şarköy, qui ne cesse de grimper à des hauteurs vertigineuses et de redescendre, offre de sublimes panoramas sur la Mer de Marmara dont la beauté sauvage et authentique a été miraculeusement préservée, sans doute à cause des difficultés d’accès.
Seules des guérites de pêcheurs construites de bric et de broc ponctuent les rives.
Voir mon article de septembre 2104 : Excentriques cabanes de pêche en Mer de Marmara http://gisele.ecrivain.istanbul.over-blog.com/2014/09/turquie-excentriques-cabanes-de-peche-en-mer-de-marmara.html
Sachez aussi que cette région constitue la « route des vins de Turquie » et comporte de nombreux domaines vinicoles.
Une halte dans le château « Barbare », pour déguster la nouvelle cuvée… (enfin, pas trop, car la route du retour est très longue et un test positif vous coûtera votre permis…)
En ce qui me concerne, j’adore ce périple, que je refais environs tous les deux ans parce qu’il alterne le vert et le bleu, paysages de campagne et étendues marines ; une seule journée sur les rivages de la « mer de marbre » vous donnera l’impression d’être parti en vacances !
Tous les gens qui me connaissent savent que j’adore le mauve et le violet. Alors, j’ai profité des vacances pour me livrer à une petite mise en scène de mon univers subjectif et littéraire du parme au pourpre…
« La vérité en un sens est violette »
Philippe Sollers, 2006
Modeste en ma couleur, modeste en mon séjour,
Franche d'ambition, je me cache sous l'herbe;
Mais si sur votre front je puis me voir un jour,
La plus humble des fleurs sera la plus superbe.
Jean Desmarets de Saint-Sorlin, 1641, madrigal pour La Guirlande de Julie
Rien qu'une touffe de violettes pâles, une touffe de ces fleurs faibles et presque fades… Fleurs parmi les plus insignifiantes et les plus cachées. Infimes. A la limite de la fadeur. Nées de la terre ameublie par les dernières neiges de l'hiver. Et comment, si frêle, peuvent-elles seulement apparaître, sortir de terre, tenir debout ?
Philippe Jaccottet, 1995.
Ô, l’Oméga, rayon violet de ses yeux
Arthur Rimbaud, « Voyelles », 1870
Le nom de Parme, une des villes où je désirais le plus aller, depuis que j'avais lu la Chartreuse, m'apparaissant compact, lisse, mauve et doux ; si on me parlait d'une maison quelconque de Parme dans laquelle je serais reçu, on me causait le plaisir de penser que j'habiterais une demeure lisse, compacte, mauve et douce, qui n'avait de rapport avec les demeures d'aucune ville d'Italie, puisque je l'imaginais seulement à l'aide de cette syllabe lourde du nom de Parme, où ne circule aucun air, et de tout ce que je lui avais fait absorber de douceur stendhalienne et du reflet des violettes.
Marcel Proust, Du côté de chez Swann, 1913
ELSBETH – La pâle fleur de l’aubépine peut devenir une rose, et un chardon peut devenir un artichaut ; mais une fleur ne peut en devenir une autre : ainsi qu’importe à la nature ? on ne la change pas, on l’embellit ou on la tue. La plus chétive violette mourrait plutôt que de céder si l’on voulait, par des moyens artificiels, altérer sa forme d’une étamine.
FANTASIO : – C’est pourquoi je fais plus de cas d’une violette que d’une fille de roi.
Alfred de Musset, Fantasio, 1834
Votre odeur s’exaspère en l’ombre et dans le soir,
Violettes, ô fleurs douces au désespoir,
Violettes du soir !
Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910
La nuit m’envoie ses violettes
Reçois-les car je te les jette
Le soleil est mort doucement
Comme est mort l’ancien roman
De nos fausses amours passées
Les violettes sont tressées
Si d’or te couronnait le jour
La nuit t’enguirlande à son tour.
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, posthume, 1947)
Pour finir dans les senteurs, petite collection d’eaux de violettes, de gauche à droite : eau de violettes Honoré Payan de Grasse, déodorant à la violette de Yardley, violette de l’Artisan parfumeur à Grasse, eau de violette La Tourrettane (Tourettes-sur-Loup), Eau de violettes Berdoues de Toulouse et Violette de Fragonard…
La couverture violette de mon dernier roman, Sultane Gurdju Soleil du Lion, suite de La Sultane Mahpéri, roman historique sur les sultans seldjoukides d'Anatolie...
La Rive d’Asie, de Claude Anet
Jeune provincial ardent, avide des plaisirs de la chair, Philippe, le narrateur, nous livre le récit de son apprentissage amoureux. Abandonnant peu à peu les illusions romantiques, il découvre, au fil de ses conquêtes, les joies du libertinage.
Jusqu’à ce que son parcours ne le conduise à Istanbul…
De quelle expérience inédite la demeure isolée au bout de la rive asiatique du Bosphore deviendra-t-elle le muet témoin ?
Ce roman de 1927, mêlant introspection, rêves érotiques et suspense, offre une vision orientaliste et fantasmée de la ville d’Istanbul, présentée comme le lieu de tous les possibles…
La version en turc, traduite par Burçak Targaç
Les petits métiers des rues de Constantinople aux fourni aux photographes de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, une source d’inspiration inégalée. Voilà donc quelques clichés destinés à ressusciter l’animation des venelles d’antan :
Le marchand de balais
Le barbier
Le cireur de chaussures
La marchande de poulets
Le vendeur d'éponges
Le marchand de vaisselle
Le ramoneur
Le vendeur de pois chiches
Le poissonnier
Le limonadier
Le montreur d'ours
vcv
Du vendredi 8 avril au dimanche 17 avril 2016
La 10ème édition de l’exposition du Printemps des Artistes vous reçoit au Lycée Sainte Pulchérie du vendredi 8 au dimanche 17 avril. L’exposition est organisée par l’association francophone Istanbul Accueil en collaboration avec le Lycée Sainte Pulchérie.
Cette année, le Printemps des Artistes fête ses 10 ans et vous réserve pour l’occasion de véritables moment d’échanges : entre les artistes, le public, les différentes communauté d’Istanbul francophones, internationales et turques, entre les artistes eux mêmes et avec l’Hôpital de la Paix.
30 % des revenues des ventes seront reversées à l’Hôpital de la Paix avec lequel le Lycée Sainte Pulchérie et ses élèves sont particulièrement investis tout au long de l’année scolaire et Tarlabaşı Toplum Merkezi (TTM). TTM est une ONG fondée en 2006 qui apporte un soutien social, psychologique et pédagogique aux enfants, adolescents et femmes défavorisés du quartier de Tarlabaşı.
"Notre équipe, formée de cinq françaises énergiques, a eu à cœur de sélectionner cette année dix artistes turcs et internationaux afin de proposer une sélection d’oeuvres variées révélant le dynamisme et la richesse culturelle d’Istanbul.
Comme les années précédentes, cette exposition d’une semaine proposera des œuvres d’art uniques par leur style et leur technique : photographies, peintures, dessins, sculptures… C’est aussi l’occasion unique d’échanger avec les artistes et de profiter de riches rencontres avec un public cosmopolite"...
" Our 2016 selection The present curating team of five energetic French ladies has carefully chosen ten local and international professional artists to put together a colourful and multi-faceted exhibition reflecting the dynamism of the exciting multi-cultural life in Istanbul. Like previous years, this one-week exhibition offers indeed a unique mix of art pieces with very varied styles and techniques: photography, painting, sculpture ...Itǯs also a unique place to enjoy rich cultural exchanges between the artists and the visitors from the Turkish and International communities"...
Les artistes participants à cette 10ème édition sont :
Ammar Assali
Camille Le Bras
Cemal Toy
Ceylan İnsel
Işıl Arısoy
Marie Agnès Annic
Martine Nicoulaud
Nadia Arditti
Sabine Buchmann
Ursula Katipoğlu
Vivre dans la légèreté est un privilège. Que signifie le mot « légèreté » ? « Caractère de ce qui est sans gravité, sans importance », selon le Larousse. Vivre dans la légèreté, c’est penser à des choses futiles, le lieu où l’on effectuera une sortie le dimanche, le restaurant dans lequel on ira déjeuner, la robe que l’on va acheter, l’endroit où l’on partira en vacances, les nouveaux rideaux que l’on achètera pour son appartement, le film que l’on ira voir, le livre que l'on va lire…
Vivre dans la légèreté, c’est pouvoir être tout simplement heureux des petits faits du quotidien.
Mais après la multiplication des attentats, notre légèreté a disparu, remplacée par le chagrin, l’horreur et l’incompréhension. Trop de douleurs et trop de larmes.
« Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle »…
C’est pourquoi, mon blog est en deuil.
Il y eut un temps où les célèbres Iles des princes n’étaient pas neuf mais dix !
Car la dixième, Vordonisi, à 700 mètres au large de Maltepe, fut engloutie dans le séisme de 1010 et coula en emportant monastères et prêtres.
Retrouvée par des plongeurs sous-marins, l’île de Vordonisi, déjà signalée sur les cartes romaines, est actuellement recouverte d’huitres, d’oursins et de moules, entre trois et huit mètres sous l’eau.
Appelée par les Byzantins la « petite île » ou par les Ottomans, « les rochers du monastère englouti », Vordonisi était constituée de deux îlots, l’un plus grand que l’autre, à l’emplacement où s'élève aujourd’hui un petit phare.
Elle comportait un magnifique monastère, édifié par Photios ou Fotius au IXe siècle, qui constituait une paire avec celui de Satyros, situé juste en face sur la rive, à Kuçukyali. Photios, dont le frère Sergios était marié avec la sœur de l’impératrice Théodora, devint Patriarche de l’église orthodoxe en exilant à Kuçukyali son prédécesseur, Ignatios. Après avoir rattaché l’église bulgare à Istanbul, il fut lui-même exilé sur Vordonisi jusqu’à la mort d’Ignatios, date à laquelle il redevint patriarche pour dix ans, jusqu’à son second exil sur Vordonisi.
En 1936, l’île de Vordonisi avait déjà fait l’objet d’un article de l’historien spécialiste de Byzance, Semavi Eyice. Aujourd’hui, grâce aux photographies réalisées par les plongeurs sous-marins et aux travaux d’archéologues, des démarches vont être entreprises pour faire placer Vordonisi sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.
Le chat Kounkouch vivait une vie tranquille jusqu'à ce que ses propriétaires, des habitants de Mossoul, ne se retrouvent contraints de fuir la guerre. C’est donc en compagnie de ses cinq filles et de son panier à chat que la dame quitte Mossoul à l’automne 2015 et se retrouve réfugiée en Turquie. Mais les mésaventures ne s’arrêtent pas là !
Toute la famille traverse la Turquie, se rend sur la côte égéenne dans l’espoir de passer en Grèce et d’y obtenir un statut de réfugié, s’embarque, au péril de sa vie, sur un de ces horribles bateaux pneumatiques qui ont coûté la vie à tant de migrants et arrive enfin sur l’île de Lesbos. Mais, là, drame !
Sans doute traumatisé par la traversée, Kounkouch s’enfuit de son panier !
C’est donc la mort dans l’âme que la famille, n’ayant pas retrouvé Kounkouch, prend la direction de la Norvège.
Sur l’île de Lesbos, une association allemande de protection des animaux trouve le beau Kounkouch, le soigne et l’achemine vers Berlin, où on le vaccine, le rebaptise « Dias » et diffuse son portrait sur les réseaux sociaux pour retrouver ses propriétaires. Avec l’aide de l’association allemande de protection des droits des animaux « Frieden Füt Pfoten », la famille de Kounkouch, de son côté, tente d'obtenir de ses nouvelles.
Et le miracle a eu lieu !
Non seulement, l'association « Frieden Füt Pfoten » a retrouvé le chat mais de plus, l’a acheminé de Berlin jusqu'à la Norvège !
C’est avec des larmes de joie que la dame et ses cinq filles ont retrouvé, quatre mois après sa disparition, leur beau chat blanc, seul souvenir de leur vie passée !
Commentaire d’une dame turque ce matin, à la lecture de cette merveilleuse histoire : donc, les animaux aussi ont un destin !
2003 : La Trilogie d’Istanbul I, Fenêtres d’Istanbul.
2006 : La Trilogie d’Istanbul II, Grimoire d’Istanbul.
2009 : La Trilogie d’Istanbul II, Secrets d’Istanbul.
2004 : La Sultane Mahpéri, Dynasties de Turquie médiévale I.
2010 : Mes Istamboulines, Récits, essais, nouvelles.
2012 : Janus Istanbul, pièce de théâtre musical, livre et CD d’Erol Köseoglu.
2013 : Gisèle Durero-Köseoglu présente un roman turc de Claude Farrère, L’Homme qui assassina, roman de Farrère et analyse.
2015 : Parution février: Sultane Gurdju Soleil du Lion, Dynasties de Turquie médiévale II.